Vous l'aurez compris, j'aime les voyages et j'ADORE les langues: je tiens donc à ce que ce blog soit rédigé minimum en trois langues, voire quatre: celle de Molière, celle de Shakespeare, celle de Zorro et pourquoi pas celle de Rocco Siffredi!

26.4.11

Perth première étape

Vendredi  15 avril

Départ pour le Western Australia, le Grand Ouest australien. Il est 4h, Melbourne…  s’éveille…
Cédric a passé la nuit chez Alberto, après s’être avalé un bon plat de pâtes à l’italienne, des crevettes cuisinées (désolé Cedric, pas de mayo !) et une méga-salade-qu-on-a-même-pas-pu-finir. J’ai fait ma princesse et laissé notre invité dormir sur le canapé, faut bien qu’il commence à s’habituer après tout, comme ça il a pu introniser son duvet. Dernière nuit dans mon lit, ça fait tout bizarre de partir après deux mois passés ici. C’était un peu comme ma maison et Alberto était mon papa australien ;) Il va me manquer…

Alberto nous conduit à Tullamarine Airport, on voyage avec Tiger Airways, une compagnie low-cost qui semblait pire que Ryanair, mais qui nous a finalement agréablement surpris. Arrivée à l’aéroport de Perth, sous la chaleur et le ciel bleu. La mauvaise surprise ça a été le sac de Cédric qui a lâché. Un sac tout neuf de trois jours, qui n’a pas résisté au surpoids. Y’a pas à dire, rien ne vaut un bon Quechua…  Nous économisons 11 dollars chacun, en prenant un bus à 3,70 au lieu de la navette de l’aéroport à 15 dollars. Dans le bus nous faisons la rencontre de Bart, un français fraîchement débarqué de six semaines de whoofing en Tasmanie. On bavarde et il nous dit que le copain qu’il va rejoindre a un plan de fruitpicking à Fremantle, une petite ville touristique à une demi-heure en train de Perth. On se dit qu’on pourrait le rejoindre, on échange nos numéros. Puis on rencontre Tom, que je n’avais pas revu depuis Singapour. Le contact passe bien entre lui et Cédric. Je suis soulagée car j’appréhendais un peu. Il a trouvé du travail à mi-temps pour une ligue de poker.

Cédric à l'aéroport de Tullamarine (Melbourne)




L'es-ti pas mignon...


Chargé comme un mulet


Pas mal chargée aussi



Il est temps de satisfaire nos estomacs creux. Nous nous enfilons un grec délicieux mais néanmoins très cher (dans les 8 dollars) et c’est l’occasion pour moi de démontrer que je mérite bien mon surnom de « Miss Clumsy » (Mlle Maladroite) décerné par Tom, en renversant une bonne partie de mon kébab. De son côté Cédric m’a surnommé J-Lo, il trouve lui aussi que j’ai des airs de Jennifer Lopez… J Nous filons à Fremantle, et tentons de nous trouver un backpacker pour la nuit même si on nous dit que c’est mort, on ne trouvera pas. On finit par réserver deux places dans une auberge de jeunesse en plein cœur de Fremantle, le Pirates Backpacker. Nous installons nos affaires dans des chambres différentes car il n’y avait plus le choix. J’apprends alors que pour Cédric, c’est la première fois. Pas celle que vous pensez bien sûr… Je parle de son premier séjour en auberge de jeunesse. Nous nous promenons dans le centre-ville avec Tom, Cédric tâchant de trouver un magasin où il pourrait faire réparer son sac. Il faut compter dans les trente dollars et le sac ne sera pas prêt avant quelques jours. Tant pis, il laisse tomber. Puis Tom-Tom fait office de GPS et de guide à travers la ville qu’il connaît bien puisqu’il a passé quelques mois à Perth. Il nous emmène tout droit dans une brasserie de bière et de cidre, qui, je dois le reconnaître, a la classe. On bavarde autour d’une bière, puis deux. Bon moi bien sûr au bout de deux bières j’étais bourrée…


Retrouvailles avec Tom dans le train pour Fremantle


Bière et cidre à Little Creatures, la brasserie de Fremantle


Little Creatures




Tom finit par nous quitter et retourne sur Perth . Nous passons la soirée à essayer de faire connaissance mais la fatigue et l’ivresse font que bien vite nous lâchons prise et décidons de visiter la ville de nuit. C’est vendredi soir et nous sommes très surpris de voir tant d’animation dans les rues. On aime tout de suite la ville. On se dit qu’on pourrait y rester quelques temps tout en cherchant du boulot.



Samedi 16 avril

Le réveil est dur dur dur. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Non pas parce que je n’étais pas fatigué mais parce qu’il s’est avéré que Pirates était un lieu de beuverie et que les filles de ma chambre n’ont pas cessé d’aller-et-venir. Je suis déjà moins chaude pour rester. J’en parle à Cédric qui lui a bien dormi. On décide finalement de rester jusqu’au dimanche mais oh ! surprise ! on nous informe que la chambre doit être libérée (check out à 10h) et qu’il y a seulement une chambre privée de disponible mais que cela nous coûtera 35 dollars par personne. Adieu Pirates !!


Pirates Backpacker


Nous passons la journée à visiter Fremantle, qui est vraiment charmante : musée maritime, fort, marché couvert, rues type décor de cinéma, plage… Puis après avoir pas mal galéré – que fait-on ? est-ce qu’on reste ici ? bouge sur Perth ? reste en auberge de jeunesse ? trouve un camping ? (Cédric a une tente)- nous finissons par rejoindre Tom dans son backpacker, à Perth donc. C’est un vrai périple pour regagner la ville, trop de bagages à porter, nous arrivons dans la soirée, exténués mais enchantés par notre première immersion dans Perth. On sent que ça va nous plaire…


Fremantle








Travestie




L'homme en bleu



Le backpacker est un poil plus cher (30$ la nuit)mais il est mille fois mieux. Le Pirates avait tout de même un côté plus aventurier et un patio sympa, mais au Coolibah Lodge on se sent chez soi.
Ndl. Le Coolibah Tree est un arbre australien de l’espèce eucalyptus que l’on retrouve dans la chanson Waltzing Matilda, l’hymne non-officiel de l’Australie.

Nous fêtons notre arrivée et notre première soirée dans un parc, avec nos premiers « goons », des bag-in-box de 3 L qui coûtent dans les 10 dollars et contiennent ce qui ressemble de loin à du vin. La légende raconte qu’ils contiendraient surtout du jaune d’œuf, du poisson et du lait. C’est assez triste de voir que cela existe mais c’est le moyen le moins cher d’arriver à ses fins. En l’occurrence, se mettre une mine… Bon moi j’étais bourrée après deux verres… Comme d’hab… J






Mon cher Tom


Beuverie dans le parc, Northbridge


Tom, Cédric et Laura (pas moi, l'autre)




My evil twin...



Dimanche 17 avril

Scarborough Beach

Ca c’est l’Australie !!! Une plage magnifique avec des vagues énormes et tout plein de kitesurfers. Nous avons fait connaissance avec Laura (tiens tiens…) une hollandaise de 22 ans, qui n’arrête pas de répéter qu’elle est chiante. Moi je l’aime bien. Et pour la petite histoire c’était assez drôle de rencontrer une hollandaise qui porte ce nom car en Hollande il y a une chanson qui s’appelle Laura (de Jan Smith) et Bart n’arrêtait pas de me la chanter lors de notre trip en Tasmanie. A cette époque je trouvais la chanson ridicule parce que je l’avais seulement entendu de la bouche de Bart (et je ne veux pas le vexer) et qu’il me traduisait de l’hollandais à l’anglais, mais quand je l’ai entendu pour la première fois ici je suis tombée sous le charme…


Chillax au Coolibah Lodge




Scarborough









Suck my dick... in French








Lundi 18 avril

Nous décidons de prolonger notre séjour d’une semaine. Il est plus rentable de rester une semaine, le prix de la chambre tombant à 27 dollars. Pas grand-chose me direz-vous, mais quand on est backpacker chaque centime compte…

Le week-end détente est terminé, on doit trouver du boulot. Après un petit-déj inclus dans le prix et une ou deux heures passées sur Internet à regarder des offres d’emploi, je me lance avec Tom, CVs en main, dans les rues de Northbridge (littéralement la partie nord du côté du pont), notre fief, où est situé notre backpacker. Enfin c’est plutôt Tom qui me pousse à y aller, moi qui flippe, et je finis par lui dire que je préfère y aller un autre jour. Les offres d’emploi qui ne correspondaient jamais à mon profil et sa présence ont eu raison de moi.


Mardi 19 avril

Aujourd’hui tout roule. Je me suis levée tôt, pris le taureau par les cornes, et distribué des CVs dans une petite partie de la ville toute la matinée, en privilégiant pâtisseries, salon de thé, bars, cinémas et boîtes d’intérim. Même un resto mexicain ;)

Puis après-midi barbecue à Kingspark, le plus grand parc de la ville, où l’on a fait bronzette ET monté les marches de la mort, un escalier de plus de 200 marches qui est idéal pour les coureurs et les sportifs, un peu moins pour des backpackers. Ouf !


Direction Kingspark


Toma chango tu banana!!






Jeudi 21 avril

Le petit-déjeuner a toujours été un moment clé de la journée et celui de la veille a été très fructueux. J’ai appris par un backpacker qu’un bar recherchait du personnel pour son équipe à Fremantle depuis une semaine. Un bar à vin dirigé par un français, qui préfère travailler avec ses compatriotes. Après avoir identifié le bar en question et choppé les coordonnées j’appelle et coup de chance le patron cherche encore quelqu’un et me propose de venir à un entretien le lendemain.

Je me rends donc en ce jeudi midi à Fremantle pour l’entretien. Tout va pour le mieux et je vous passe les détails parce que finalement ça n’aura pas beaucoup d’importance par la suite. Il me fait comprendre au fil de la conversation qu’il n’a pas besoin de quelqu’un pour le moment mais plutôt dans un mois. Mince… Tant pis je repars en me disant qu’au moins j’aurais tenté. Puis aprèm sur la plage, encore ! J
Week-end de Pâques (Vendredi 22-Lundi 25)

Good Friday. Vendredi Saint. Cumulé avec ANZAC Day, le lundi, jour férié qui célèbre la mémoire des australiens morts au combat. Malin ces australiens… Un week-end de quatre jours qui s’annonce très long. Et effectivement il le fut. Pas possible de chercher du boulot, tous les magasins étant fermés. Interdiction de vendre ou d’acheter de l’alcool. La poisse… Le vendredi fut donc sobre car on n’avait pas anticipé et pas de booze en réserve. En revanche le samedi on s’est fait plaisir et nous avons fini ivre dans le parc. Quelle ne fut pas ma surprise le lendemain matin, au réveil (ou plutôt au coucher) de voir que j’avais un message du Whisper Wine Bar me disant que les choses avaient bougé et qu’il cherchait quelqu’un pour commencer assez rapidement. Il me convie à un « entretien d’embauche » le jour-même à 12h. Notez que j’ai eu le message à 8h et que j’étais encore bourrée. Bref après avoir un peu décuvé je me rendis, accompagné de Tom, mon fidèle compagnon, à Fremantle pour être embauchée. En fait d’entretien c’était un essai, qui devait durer deux heures minimum, et qui avait apparemment été remplacé par une autre fille qui était à l’essai. Il me dit de repasser vers 16h. Je lui explique que je suis avec un ami et que ça ne m’arrange pas, mais que bon c’est ok. Cela nous laisse quatre heures à poireauter à Fremantle, dans la foule des passants qui s’agglutinent pour voir les spectacles de rue (que nous avons vus la veille bien sûr…). Vers 15h j’ai un message sur mon répondeur de Thierry, le patron, disant que il n’aura pas le temps de faire l’essai correctement aujourd’hui, qu’il y a trop de clients, qu’il est désolé de me prévenir si tard et me demande de confirmer un nouvel essai le lendemain à 14h. Je suis hors de moi et j’ai bien envie d’aller lui dire de se faire voir mais je me retiens. Nous rentrons finalement sur Perth, après avoir déclaré à l’unisson ce jour comme étant le jour le plus ennuyeux de notre vie (la gueule de bois et l’envie de rien) mais que nous étions très contents de l’avoir passé ensemble. Désolé Tom… Dans ma tête il était clair que je ne remettrais jamais les pieds dans ce bar, sauf s’il me suppliait. J Mais la nuit porte conseil… Le lendemain j’ai décidé de ravaler ma fierté et d’y aller quand même, au moins pour ne pas avoir de regrets. Etais-ce vraiment ce qu’il fallait faire ? Après un essai de cinquante minutes passé dans le bar à être formé, j’ai été remercié. Pas assez d’expérience, pas l’œil, trop lente sûrement. Je quitte le bar mais je reste polie et je pars en bons termes. C’est le plus important. Tant pis, je sais maintenant que je ne veux pas travailler dans un bar et que les français sont plus vaches à l’étranger.

Toujours pas de boulot et j’ai réservé le backpacker pour une semaine de plus, jusqu’au lundi 2 mai. Mon compte en banque est à sec. Heureusement Cédric est désormais décidé. Il a dans la tête d’acheter une voiture puis de partir sur la route et trouver du travail dans une ferme. Nous décidons de partir tous les trois, Cédric, Tom et moi. Reste plus qu’à trouver la voiture.


Mercredi 26 avril

Tom et moi nous nous rendons à un boulot d’intérim qu’il a trouvé par  l’intermédiaire de son patron, qui dirige la ligue de poker. Cédric quant à lui travaille une journée pour une boîte de service postal privée. Notre boulot a lieu dans un entrepôt de boissons dans la banlieue de Perth (à 20 minutes en train), et consiste à poser des étiquettes sur des bouteilles de bière, cidre, vin, qui permettent de vendre les boissons importées d’Europe. Travail très répétitif et qui peut être très chiant si on ne le prend pas comme un jeu. Après trois jours de travail nous étions imbattables et l’on nous a félicités pour notre travail et notre rapidité. C’est sans doute très mal payé (on ne sait pas encore, payé dans deux semaines), mais on a été contents de travailler.


Vendredi 29 avril

Pendant que nous travaillions, Cédric était à la recherche de la voiture de ses rêves. Après en avoir vu une et avoir senti et évité l’arnaque, et après quelques ratés, il l’a finalement trouvé. Une Holden Commodore de 1989, pas mal de kilomètres au compteur, super clean, pour 1500 dollars. Une bonne occase je pense. Quand on achète une voiture en Oz il est important de vérifier que la Rego ou Registration (c'est-à-dire l’autorisation de circuler) est valide. Si elle a expiré il faut la renouveler et cela coûte très cher. Celle-ci est valable jusqu’en septembre, ouf ! Cédric pourra toujours revendre la voiture sans avoir à payer pour la Rego. Après une inspection chez le garage, et une très bonne impression de la part des vendeurs (un couple de mexicain-suédoise) et de la voiture en elle-même, Cédric achète finalement la voiture, en ce jour mémorable du 29 avril, célèbre également pour être la date de mariage du Prince William et de Kathie Middleton…


Samedi 30 avril

Il est temps maintenant de trouver du travail pour tous les trois. Je tiens à m'excuser pour la qualité extrêmement médiocre de ce compte-rendu. J'ai trop tardé à écrire et l'inspiration m'a quitté. J'espère que les photos rattraperont le coup et je vous promets que le prochain article sera mille fois mieux.

13.4.11

Perth j'arrive!!!

Nouvelles depuis le pays des kangourous. Enfin vu le marsupial, même si ce n’était pas vraiment dans la nature disons « sauvage ».


Mercredi 23 mars

J’ai eu le plaisir de revoir Bart avant qu’il ne s’envole pour la Nouvelle-Zélande, passer quelques semaines au pays des kiwis. Le kiwi est un fruit mais un animal aussi, une sorte d’oiseau sans ailes, endémique de Nouvelle-Zélande. Du coup comme on en trouve que là-bas on appelle aussi les néo-zélandais kiwis. Ce pays me tentait lorsque j’étais en France ou du moins je me disais que ça serait bête d’avoir été aussi loin et de ne pas avoir profité de l’occasion pour visiter l’île. Mais sachant que dans quelques mois ça sera l’hiver dans l’hémisphère sud, j’ai tout sauf envie d’aller dans un endroit froid. Quand au Japon, pauvre Japon, encore moins. Pourquoi s’obstine-t-on à construire sur le littoral dans une zone sismique et pire encore pourquoi construit-on des centrales nucléaires ? J’ai suivi assez régulièrement les infos australiennes et françaises (JT de France 2 en décalé diffusé tous les jours à 10h20, heure de Melbourne, sur SBS One) et n’ai pu m’empêcher de m’émouvoir. Peut-être parce qu’en général je ne regarde pas les infos. Mais être ici sur une île loin de l’Europe me rend plus curieuse.



Bon pour en revenir à Bart on a passé une après-midi délicieuse dans Melbourne, juste à flâner et découvrir des endroits que je n’avais pas encore vu, comme le Royal Botanic Garden (un jardin botanique) et le Shrine of Remembrance (littéralement le lieu du souvenir), assez impressionnant et selon moi un des endroits qui vaut la peine d’être vu. Puis l’on s’est rendus à Melbourne Central, un des centres commerciaux de la ville, qui héberge aussi une des gares de Melbourne et qui a été construit au-dessus de la Coop’s Shot Tower, un ancien bâtiment qui a été conservé. On s’est ensuite dit adieu, ne sachant pas si l’on se reverrait.

Shrine of Remembrance, gigantesque



Bart sur les hauteurs...

... avec une superbe vue sur la ville

La flamme du souvenir qui ne s'éteint jamais



Un graffiti dans une ruelle





Melbourne Central avec sa grosse horloge


Lundi 21 mars

Gros moment de déprime. Pas vraiment de solitude, mais l’impression de plus en plus écrasante d’avoir fait le mauvais choix. Peut-être que ce n’était pas la bonne saison et pas le bon pays. Ceux qui me connaissent bien sauront qu’il m’arrive souvent de douter. Bon tant pis, maintenant je suis là. J’appelle ma grand-mère, en France, qui parvient à me remonter un peu le moral. Ca va mieux.


Jeudi 25 mars

Enfin un résultat ! Après avoir répondu à des petites annonces sur GumTree, un site Internet d’annonces gratuites, j’ai enfin une réponse. C’est pour un travail qui paye bien, avec peu d’heures, flexibles, et avec en prime des barbecues le week-end. Bref ça sent l’arnaque à plein nez, mais attire ma curiosité. Je m’y rends, c’est un peu en-dehors du centre-ville, Richmond pour ceux qui connaissent. Je tombe sur une agence de publicité qui recrute à travers des entretiens de groupe. Ok j’arrive… un peu en sueur parce que j’ai couru, parce que le bus n’est pas passé à l’heure, qu’il s’est mis à pleuvoir des cordes et que finalement c’était plus loin que je ne le pensais…  vingt minutes trop tard ! La secrétaire rousse avec un accent australien à couper au couteau me dit gentiment qu’il est trop tard (oui je sais !) mais que je peux repasser demain à la même heure. Merde !


Vendredi 26 mars

THE W********S EXPERIENCE !!!!

J’hésite à y retourner mais après tout je n’ai rien d’autre à faire et pas d’autre proposition. J’arrive en avance. L’entretien n’en est en fait pas vraiment un, notre contact nous explique tout simplement ce que l’on doit vendre (une carte bancaire), avec quels partenaires (une des plus grosses banques du monde et W********S, une des deux plus grandes chaînes de supermarché australiennes) et comment on sera payé (à chaque fois que l’on remplit un formulaire d’adhésion pour les clients) et quelle est la carotte (des bonus en fonction du nombre de formulaires remplis à la semaine). Ils nous proposent un entraînement à commencer à partir du mercredi suivant, puis on pourra travailler. En sortant de cet entretien je parle avec Cédric, 23 ans, niçois, venu avec un visa vacances-travail lui aussi. On garde nos numéros et on se dit à mercredi prochain pour l’entraînement.


Dimanche 27 mars

Grand Prix de F1 – Melbourne Grand Prix Qantas. Tiens tiens encore Qantas… C’est en fait le sponsor officiel. Olivia a eu l’opportunité de travailler sur le Grand Prix, à Albert Park. Elle vendait des tickets mais d’après ce que j’ai pu comprendre elle a quand même pu voir des courses. Des tickets à 115€ minimum. Une compétition qui s’étale sur cinq jours. Du coup Alberto et moi on s’y est rendus pour voir la finale en ce dimanche d’automne, et notamment le survolage de la ville par un des avions de Qantas. On est arrivés un peu en retard et n’avons pas vu l’avion décoller mais il est quand même passé au-dessus de nous, très très près. Après ça on s’est précipité vers le parc, juste à temps pour le commencement de la course de F1. On n’est pas rentrés puisque l’on n’avait pas de billets. Au lieu de ça on a grimpé dans un arbre qui surplombait le circuit. Difficile de voir les voitures à cause de la vitesse mais on ressentait bien l’adrénaline.








Mardi 29 mars

Aujourd’hui c’est le grand jour !!! Mon premier match de golf ! Alberto m’emmène jouer avec des amis à lui sur un terrain de golf à Gisborne, à une heure de voiture de Melbourne. On part tôt et on est sur le terrain à 8h. Les pieds dans la rosée… Je suis équipée, chaussures de golf, gant, et on m’a prêté un chariot avec des clubs. Le terrain est magnifique, il y a des kangourous partout, qui se prélassent à l’ombre des arbres (pas au soleil sinon ils se font buter par les joueurs de golf). Après quelques trous (et quelques très beaux tirs), je comprends vite que les amis d’Alberto sont pressés et n’ont pas le temps d’attendre qu’une jeune fille inexpérimentée comme moi fasse un trou en vingt coups. Du coup je laisse vite tomber, les suis avec mon chariot sur les dix-huit trous (environ 6 kilomètres à pied) et prends en photo les kangourous. J’ai même réussi (sans faire exprès) à shooter une pie, à quelques mètres de mon club. Je m’en voulais trop. Conclusion le golf c’est sympa mais sans pression.













Mercredi 30 mars

L’entraînement en lui-même s’étire sur toute la journée. On nous explique tout en détails, nous fait signer un contrat qui nous reconnaît comme travailleurs indépendants, et nous donne finalement un speech que l’on doit déblatérer au client. A 18h je ressors de là la tête en citrouille, mais bien décidé à y retourner le lendemain pour voir ce que ça donne (curiosité quand tu nous tiens…). Je me dis que même si je ne le fais pas (puisque l’on a pas d’engagement de durée), c’est toujours bon pour mon anglais (voire excellent, j’ai appris tellement en une journée) et pour la confiance en soi. Avoir à parler à un parfait étranger australien qui fait ses courses dans un supermarché n’est pas la plus aisée des choses. Cédric hésite un peu, car il doit raser sa barbe pour des raisons d’hygiène et apparemment il y tient à sa barbe.

Anniversaire de mon frère Thomas, 22 ans !! Happy Birthday !!!

Finalement je me pointe le lendemain pour travailler cette fois. Cédric est venu finalement. On part chacun dans un supermarché différent en binôme. Je me retrouve avec Kelly, qui a mon âge, est anglaise et fait ce boulot depuis plus d’un mois. Elle est adorable et on dirait une poupée blonde, pas étonnant qu’elle y arrive bien. Pas trop quand j’étais avec elle, mais j’ai appris le lendemain qu’elle avait fait le record de la journée en restant dans le supermarché jusqu’à 21h30. Je passe l’après-midi à la regarder faire son speech aux clients et elle s’en sort plutôt bien, j’apprends beaucoup de vocabulaire (c’est toujours ça) et de technique de vente. Après deux tentatives infructueuses (dont un gros con de client qui m’a carrément figé sur place), je la laisse vers 17h et rentre chez moi, crevée mais quand même déterminée à essayer au moins une journée de plus, voir ce que ça donne. J’appelle Cédric pour savoir comment il s’en est tiré. Il ne voulait pas travailler ce jour-là mais une des filles de l’agence avait réussi à le convaincre de rester. Au bout de vingt minutes dans le supermarché il est parti. Il m’a expliqué que son niveau d’anglais n’était selon lui pas suffisant pour ce genre de job.

Le lendemain au réveil, après avoir horriblement mal dormi et pris mon petit-déjeuner, je décide de ne pas rester dans cette agence, persuadée que je ne pourrais pas gagner d’argent en faisant ce job. J’y vais quand même, et présente ma démission, ou du moins leur annonce que je ne vais pas rester. Bien sûr ils essaient de me convaincre mais je parviens à leur faire comprendre que je ne suis pas de ceux qui aiment arnaquer les gens pour se faire du fric. Ce n’est tout simplement pas mon truc et pas un travail que je veux faire tous les jours, même si ça peut rapporter beaucoup. Ce matin-là il y a déjà des absents et une autre fille, australienne, qui pense la même chose que moi, démissionne elle aussi. J’apprends le soir même que Ricardo, un mexicain de 40 ans, marié, quatre enfants, lui aussi a donné sa démission. C’est vraiment l’arnaque ce boulot !

Me revoilà sans boulot, sans avoir gagné un sou. Mais pas grave, je considère que ça a été une bonne expérience pour moi, car j’ai acquis plus de vocabulaire et repris un peu confiance en moi pour continuer à chercher un gagne-pain. Je ressens soudain le besoin de sortir de Melbourne, de cette ville qui malgré tout me stresse. Je décide d’aller à Ballarat le lendemain. J’invite Cédric et Ricardo.


Samedi 2 avril

Lever tôt le matin. Alberto m’emmène à la station d’Ivanhoe, et je prends un train direction Southern Cross, la gare d’où partent tous les trains régionaux. Je ne sais pas encore si Ricardo ou Cédric vont venir. Surprise… Finalement Ricardo est à la gare et Cédric ne s’est pas réveillé semble-t-il.

Ballarat est une ville connue pour sa ruée ver l’or au début des années 1800. En 1854, suite à l’augmentation du prix des licences pour l’exploitation des terres et à l’assassinat d’un mineur, la révolte d’Eureka a lieu. Les combats durèrent 20 minutes et firent 35 victimes. C’est la seule « guerre civile » que l’Australie ait connue. La ville est aujourd’hui célèbre pour Sovereign Hill, une reconstitution ou musée à l’air libre de la ruée vers l’or de l’époque. Mais l’entrée est à 30 dollars. Inutile de dire qu’une fois arrivés là-bas, sous les nuages et dans le vent glacial, nous n’avions aucune envie de dépenser autant d’argent pour une attraction en plein air. Hormis cela il n’y a pas grand-chose à voir à Ballarat, et la ville était plutôt déserte pour un samedi. Après avoir erré dans les rues nous nous sommes payés une bonne bouteille de vin rouge (à 6 dollars seulement) et mangé des Tim-Tam. Pas une journée exceptionnelle donc, mais qui m’a fait du bien et m’a éclairci les idées. Puis on est rentrés en fin d’après-midi, Ricardo devait travailler. J’ai alors retrouvé Cédric qui m’a invité à manger au resto malais avec ses amis (il devait se sentir coupable de ne pas être venu lol, mais je l’ai rassuré, il a bien fait de ne pas venir). Je commande un plat que je ne connais absolument pas et quand il arrive sur la table je redemande à la serveuse si c’est bien ça que j’ai commandé. Elle m’assure que oui. La présentation est tout simplement pas ragoûtante. Il y a (je crois) des fruits de mer genre calamar, crevette), du poulet, des nouilles cachées en dessous d’une sauce visqueuse (qui s’avère être du blanc d’œuf). Tant pis maintenant je goûte. Eh oh surprise !!! C’était DELICIEUX !!! Comme quoi faut pas se fier aux apparences…


Ricardo et moi, de bon matin, dans la rue principale de Ballarat








La bouteille de vin rouge!


Mardi 5 avril- Jeudi 7 avril

Olivia revient d’une semaine en Tasmanie et elle a promis à Alberto de passer quelques jours chez lui avant de repartir pour la Thaïlande. Elle passera trois jours chez lui. Resto italien le soir à Carlton. Crêpes maison pour le petit-déj (mais on a sûrement dû oublier un œuf, elles avaient une consistance bizarre). Et bien sûr discussions de filles. En français…


Resto italien à Carlton avecAlberto et Olivia


Je prends finalement une décision. Je suis déjà depuis plus de deux mois à Melbourne et je n’ai toujours pas trouvé de travail. Pas que j’en suis incapable, mais que je n’en ai pas vraiment envie semble-t-il. Je partirai donc à Perth avec Cédric. Après maintes et maintes recherches on finit par trouver un vol pour le 15 mars. Vol simple Melbourne-Perth avec Tiger Airways pour 175 dollars. Réservé !


Dimanche 10 avril

Soirée de départ pour Cédric chez son groupe d’amis, des français essentiellement, mais aussi un suisse, une colombienne et une anglaise. Soirée arrosée et très sympa qui se finit par Cédric sur une chaise, se faisant raser la tête (chose qu’il n’avait jamais fait auparavant), d’abord en forme de crête, puis complètement. Sans parler des tatouages au feutre permanent sur son visage…  Je laisser les photos parler d’elle-même.

















Mercredi 13 avril

Aujourd’hui j’ai passé un peu de temps (voire beaucoup) sur Internet, sur le site Couchsurfing, à envoyer des requêtes à des hôtes qui seraient prêts à nous accueillir pour quelques nuits à Perth. Notre départ est après-demain. Je suis heureuse de partir de Melbourne. Alberto va me manquer mais vous savez que j’ai horreur de faire du sur-place et c’est ce qui se passait. Bien sûr il faudra chercher du travail là-bas et lutter pour manger mais c'est plus challenging que d'être logé-nourri. Donc voilà une (bonne j’espère) décision de prise…

See ya !