Vous l'aurez compris, j'aime les voyages et j'ADORE les langues: je tiens donc à ce que ce blog soit rédigé minimum en trois langues, voire quatre: celle de Molière, celle de Shakespeare, celle de Zorro et pourquoi pas celle de Rocco Siffredi!

13.4.11

Perth j'arrive!!!

Nouvelles depuis le pays des kangourous. Enfin vu le marsupial, même si ce n’était pas vraiment dans la nature disons « sauvage ».


Mercredi 23 mars

J’ai eu le plaisir de revoir Bart avant qu’il ne s’envole pour la Nouvelle-Zélande, passer quelques semaines au pays des kiwis. Le kiwi est un fruit mais un animal aussi, une sorte d’oiseau sans ailes, endémique de Nouvelle-Zélande. Du coup comme on en trouve que là-bas on appelle aussi les néo-zélandais kiwis. Ce pays me tentait lorsque j’étais en France ou du moins je me disais que ça serait bête d’avoir été aussi loin et de ne pas avoir profité de l’occasion pour visiter l’île. Mais sachant que dans quelques mois ça sera l’hiver dans l’hémisphère sud, j’ai tout sauf envie d’aller dans un endroit froid. Quand au Japon, pauvre Japon, encore moins. Pourquoi s’obstine-t-on à construire sur le littoral dans une zone sismique et pire encore pourquoi construit-on des centrales nucléaires ? J’ai suivi assez régulièrement les infos australiennes et françaises (JT de France 2 en décalé diffusé tous les jours à 10h20, heure de Melbourne, sur SBS One) et n’ai pu m’empêcher de m’émouvoir. Peut-être parce qu’en général je ne regarde pas les infos. Mais être ici sur une île loin de l’Europe me rend plus curieuse.



Bon pour en revenir à Bart on a passé une après-midi délicieuse dans Melbourne, juste à flâner et découvrir des endroits que je n’avais pas encore vu, comme le Royal Botanic Garden (un jardin botanique) et le Shrine of Remembrance (littéralement le lieu du souvenir), assez impressionnant et selon moi un des endroits qui vaut la peine d’être vu. Puis l’on s’est rendus à Melbourne Central, un des centres commerciaux de la ville, qui héberge aussi une des gares de Melbourne et qui a été construit au-dessus de la Coop’s Shot Tower, un ancien bâtiment qui a été conservé. On s’est ensuite dit adieu, ne sachant pas si l’on se reverrait.

Shrine of Remembrance, gigantesque



Bart sur les hauteurs...

... avec une superbe vue sur la ville

La flamme du souvenir qui ne s'éteint jamais



Un graffiti dans une ruelle





Melbourne Central avec sa grosse horloge


Lundi 21 mars

Gros moment de déprime. Pas vraiment de solitude, mais l’impression de plus en plus écrasante d’avoir fait le mauvais choix. Peut-être que ce n’était pas la bonne saison et pas le bon pays. Ceux qui me connaissent bien sauront qu’il m’arrive souvent de douter. Bon tant pis, maintenant je suis là. J’appelle ma grand-mère, en France, qui parvient à me remonter un peu le moral. Ca va mieux.


Jeudi 25 mars

Enfin un résultat ! Après avoir répondu à des petites annonces sur GumTree, un site Internet d’annonces gratuites, j’ai enfin une réponse. C’est pour un travail qui paye bien, avec peu d’heures, flexibles, et avec en prime des barbecues le week-end. Bref ça sent l’arnaque à plein nez, mais attire ma curiosité. Je m’y rends, c’est un peu en-dehors du centre-ville, Richmond pour ceux qui connaissent. Je tombe sur une agence de publicité qui recrute à travers des entretiens de groupe. Ok j’arrive… un peu en sueur parce que j’ai couru, parce que le bus n’est pas passé à l’heure, qu’il s’est mis à pleuvoir des cordes et que finalement c’était plus loin que je ne le pensais…  vingt minutes trop tard ! La secrétaire rousse avec un accent australien à couper au couteau me dit gentiment qu’il est trop tard (oui je sais !) mais que je peux repasser demain à la même heure. Merde !


Vendredi 26 mars

THE W********S EXPERIENCE !!!!

J’hésite à y retourner mais après tout je n’ai rien d’autre à faire et pas d’autre proposition. J’arrive en avance. L’entretien n’en est en fait pas vraiment un, notre contact nous explique tout simplement ce que l’on doit vendre (une carte bancaire), avec quels partenaires (une des plus grosses banques du monde et W********S, une des deux plus grandes chaînes de supermarché australiennes) et comment on sera payé (à chaque fois que l’on remplit un formulaire d’adhésion pour les clients) et quelle est la carotte (des bonus en fonction du nombre de formulaires remplis à la semaine). Ils nous proposent un entraînement à commencer à partir du mercredi suivant, puis on pourra travailler. En sortant de cet entretien je parle avec Cédric, 23 ans, niçois, venu avec un visa vacances-travail lui aussi. On garde nos numéros et on se dit à mercredi prochain pour l’entraînement.


Dimanche 27 mars

Grand Prix de F1 – Melbourne Grand Prix Qantas. Tiens tiens encore Qantas… C’est en fait le sponsor officiel. Olivia a eu l’opportunité de travailler sur le Grand Prix, à Albert Park. Elle vendait des tickets mais d’après ce que j’ai pu comprendre elle a quand même pu voir des courses. Des tickets à 115€ minimum. Une compétition qui s’étale sur cinq jours. Du coup Alberto et moi on s’y est rendus pour voir la finale en ce dimanche d’automne, et notamment le survolage de la ville par un des avions de Qantas. On est arrivés un peu en retard et n’avons pas vu l’avion décoller mais il est quand même passé au-dessus de nous, très très près. Après ça on s’est précipité vers le parc, juste à temps pour le commencement de la course de F1. On n’est pas rentrés puisque l’on n’avait pas de billets. Au lieu de ça on a grimpé dans un arbre qui surplombait le circuit. Difficile de voir les voitures à cause de la vitesse mais on ressentait bien l’adrénaline.








Mardi 29 mars

Aujourd’hui c’est le grand jour !!! Mon premier match de golf ! Alberto m’emmène jouer avec des amis à lui sur un terrain de golf à Gisborne, à une heure de voiture de Melbourne. On part tôt et on est sur le terrain à 8h. Les pieds dans la rosée… Je suis équipée, chaussures de golf, gant, et on m’a prêté un chariot avec des clubs. Le terrain est magnifique, il y a des kangourous partout, qui se prélassent à l’ombre des arbres (pas au soleil sinon ils se font buter par les joueurs de golf). Après quelques trous (et quelques très beaux tirs), je comprends vite que les amis d’Alberto sont pressés et n’ont pas le temps d’attendre qu’une jeune fille inexpérimentée comme moi fasse un trou en vingt coups. Du coup je laisse vite tomber, les suis avec mon chariot sur les dix-huit trous (environ 6 kilomètres à pied) et prends en photo les kangourous. J’ai même réussi (sans faire exprès) à shooter une pie, à quelques mètres de mon club. Je m’en voulais trop. Conclusion le golf c’est sympa mais sans pression.













Mercredi 30 mars

L’entraînement en lui-même s’étire sur toute la journée. On nous explique tout en détails, nous fait signer un contrat qui nous reconnaît comme travailleurs indépendants, et nous donne finalement un speech que l’on doit déblatérer au client. A 18h je ressors de là la tête en citrouille, mais bien décidé à y retourner le lendemain pour voir ce que ça donne (curiosité quand tu nous tiens…). Je me dis que même si je ne le fais pas (puisque l’on a pas d’engagement de durée), c’est toujours bon pour mon anglais (voire excellent, j’ai appris tellement en une journée) et pour la confiance en soi. Avoir à parler à un parfait étranger australien qui fait ses courses dans un supermarché n’est pas la plus aisée des choses. Cédric hésite un peu, car il doit raser sa barbe pour des raisons d’hygiène et apparemment il y tient à sa barbe.

Anniversaire de mon frère Thomas, 22 ans !! Happy Birthday !!!

Finalement je me pointe le lendemain pour travailler cette fois. Cédric est venu finalement. On part chacun dans un supermarché différent en binôme. Je me retrouve avec Kelly, qui a mon âge, est anglaise et fait ce boulot depuis plus d’un mois. Elle est adorable et on dirait une poupée blonde, pas étonnant qu’elle y arrive bien. Pas trop quand j’étais avec elle, mais j’ai appris le lendemain qu’elle avait fait le record de la journée en restant dans le supermarché jusqu’à 21h30. Je passe l’après-midi à la regarder faire son speech aux clients et elle s’en sort plutôt bien, j’apprends beaucoup de vocabulaire (c’est toujours ça) et de technique de vente. Après deux tentatives infructueuses (dont un gros con de client qui m’a carrément figé sur place), je la laisse vers 17h et rentre chez moi, crevée mais quand même déterminée à essayer au moins une journée de plus, voir ce que ça donne. J’appelle Cédric pour savoir comment il s’en est tiré. Il ne voulait pas travailler ce jour-là mais une des filles de l’agence avait réussi à le convaincre de rester. Au bout de vingt minutes dans le supermarché il est parti. Il m’a expliqué que son niveau d’anglais n’était selon lui pas suffisant pour ce genre de job.

Le lendemain au réveil, après avoir horriblement mal dormi et pris mon petit-déjeuner, je décide de ne pas rester dans cette agence, persuadée que je ne pourrais pas gagner d’argent en faisant ce job. J’y vais quand même, et présente ma démission, ou du moins leur annonce que je ne vais pas rester. Bien sûr ils essaient de me convaincre mais je parviens à leur faire comprendre que je ne suis pas de ceux qui aiment arnaquer les gens pour se faire du fric. Ce n’est tout simplement pas mon truc et pas un travail que je veux faire tous les jours, même si ça peut rapporter beaucoup. Ce matin-là il y a déjà des absents et une autre fille, australienne, qui pense la même chose que moi, démissionne elle aussi. J’apprends le soir même que Ricardo, un mexicain de 40 ans, marié, quatre enfants, lui aussi a donné sa démission. C’est vraiment l’arnaque ce boulot !

Me revoilà sans boulot, sans avoir gagné un sou. Mais pas grave, je considère que ça a été une bonne expérience pour moi, car j’ai acquis plus de vocabulaire et repris un peu confiance en moi pour continuer à chercher un gagne-pain. Je ressens soudain le besoin de sortir de Melbourne, de cette ville qui malgré tout me stresse. Je décide d’aller à Ballarat le lendemain. J’invite Cédric et Ricardo.


Samedi 2 avril

Lever tôt le matin. Alberto m’emmène à la station d’Ivanhoe, et je prends un train direction Southern Cross, la gare d’où partent tous les trains régionaux. Je ne sais pas encore si Ricardo ou Cédric vont venir. Surprise… Finalement Ricardo est à la gare et Cédric ne s’est pas réveillé semble-t-il.

Ballarat est une ville connue pour sa ruée ver l’or au début des années 1800. En 1854, suite à l’augmentation du prix des licences pour l’exploitation des terres et à l’assassinat d’un mineur, la révolte d’Eureka a lieu. Les combats durèrent 20 minutes et firent 35 victimes. C’est la seule « guerre civile » que l’Australie ait connue. La ville est aujourd’hui célèbre pour Sovereign Hill, une reconstitution ou musée à l’air libre de la ruée vers l’or de l’époque. Mais l’entrée est à 30 dollars. Inutile de dire qu’une fois arrivés là-bas, sous les nuages et dans le vent glacial, nous n’avions aucune envie de dépenser autant d’argent pour une attraction en plein air. Hormis cela il n’y a pas grand-chose à voir à Ballarat, et la ville était plutôt déserte pour un samedi. Après avoir erré dans les rues nous nous sommes payés une bonne bouteille de vin rouge (à 6 dollars seulement) et mangé des Tim-Tam. Pas une journée exceptionnelle donc, mais qui m’a fait du bien et m’a éclairci les idées. Puis on est rentrés en fin d’après-midi, Ricardo devait travailler. J’ai alors retrouvé Cédric qui m’a invité à manger au resto malais avec ses amis (il devait se sentir coupable de ne pas être venu lol, mais je l’ai rassuré, il a bien fait de ne pas venir). Je commande un plat que je ne connais absolument pas et quand il arrive sur la table je redemande à la serveuse si c’est bien ça que j’ai commandé. Elle m’assure que oui. La présentation est tout simplement pas ragoûtante. Il y a (je crois) des fruits de mer genre calamar, crevette), du poulet, des nouilles cachées en dessous d’une sauce visqueuse (qui s’avère être du blanc d’œuf). Tant pis maintenant je goûte. Eh oh surprise !!! C’était DELICIEUX !!! Comme quoi faut pas se fier aux apparences…


Ricardo et moi, de bon matin, dans la rue principale de Ballarat








La bouteille de vin rouge!


Mardi 5 avril- Jeudi 7 avril

Olivia revient d’une semaine en Tasmanie et elle a promis à Alberto de passer quelques jours chez lui avant de repartir pour la Thaïlande. Elle passera trois jours chez lui. Resto italien le soir à Carlton. Crêpes maison pour le petit-déj (mais on a sûrement dû oublier un œuf, elles avaient une consistance bizarre). Et bien sûr discussions de filles. En français…


Resto italien à Carlton avecAlberto et Olivia


Je prends finalement une décision. Je suis déjà depuis plus de deux mois à Melbourne et je n’ai toujours pas trouvé de travail. Pas que j’en suis incapable, mais que je n’en ai pas vraiment envie semble-t-il. Je partirai donc à Perth avec Cédric. Après maintes et maintes recherches on finit par trouver un vol pour le 15 mars. Vol simple Melbourne-Perth avec Tiger Airways pour 175 dollars. Réservé !


Dimanche 10 avril

Soirée de départ pour Cédric chez son groupe d’amis, des français essentiellement, mais aussi un suisse, une colombienne et une anglaise. Soirée arrosée et très sympa qui se finit par Cédric sur une chaise, se faisant raser la tête (chose qu’il n’avait jamais fait auparavant), d’abord en forme de crête, puis complètement. Sans parler des tatouages au feutre permanent sur son visage…  Je laisser les photos parler d’elle-même.

















Mercredi 13 avril

Aujourd’hui j’ai passé un peu de temps (voire beaucoup) sur Internet, sur le site Couchsurfing, à envoyer des requêtes à des hôtes qui seraient prêts à nous accueillir pour quelques nuits à Perth. Notre départ est après-demain. Je suis heureuse de partir de Melbourne. Alberto va me manquer mais vous savez que j’ai horreur de faire du sur-place et c’est ce qui se passait. Bien sûr il faudra chercher du travail là-bas et lutter pour manger mais c'est plus challenging que d'être logé-nourri. Donc voilà une (bonne j’espère) décision de prise…

See ya !

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