Vous l'aurez compris, j'aime les voyages et j'ADORE les langues: je tiens donc à ce que ce blog soit rédigé minimum en trois langues, voire quatre: celle de Molière, celle de Shakespeare, celle de Zorro et pourquoi pas celle de Rocco Siffredi!

9.8.11

La p’tite maison dans la prairie

Vendredi 22 juillet

Oups ! J’ai oublié d’écrire. C’est plutôt bon signe, ça veut dire que j’étais bien occupée pendant ces un mois et demi. Je suis actuellement dans une tente, ma lampe sur le front, dans un parc national, tentant de me remémorer les moments fantastiques et extraordinaires que j’ai vécu. Cela va prendre du temps et dans un souci pratique je commencerai par le deuxième chapitre de la deuxième partie de mon voyage, c'est-à-dire lorsque Tom est parti et que je suis restée travailler dans la ferme de Cowaramup City ;) c’était vers le 13 juin…

Finalement j’aurai passé un mois à la ferme avec Tom et un mois toute seule. Je pensais que cela allait être long mais il s’est avéré que je n’ai même pas eu le temps d’écrire. Mon train-train quotidien consistait à me lever le matin vers 8h, me planter avec un bon bol de céréales devant les informations françaises à la télé, profiter de cette fenêtre sur la France et des nouvelles très riches et rebondissantes de ce mois de juin : les concombres tueurs, la primaire socialiste, les otages libérés, et, celui qui a fait le plus parler de lui, notre cher DSK. Personnellement il ne m’est pas sympathique et je ne souhaite pas le voir sur le trône présidentiel dans un futur proche ou lointain mais j’ai été surprise (comme tout le monde d’ailleurs) de voir qu’il pouvait faire verser tant d’encre. A l’heure actuelle je vis coupée du monde et je n’ai aucune idée des dernières nouvelles mais j’imagine que les charges contre lui ont été abandonnées outre-Atlantique. Après ces 40 minutes d’infos, flemmardise jusqu’à 15h, traite jusqu’à 18H, une petite bière, un bon repas préparé par mes soins (il faut comprendre soit des nouilles, soit du riz, et quelquefois des courgettes), puis un bon film ou un bon livre. Fin de la journée. Le week-end c’est un peu différent, j’me lève à 6h30, me recouche parfois à 9h30, sinon je glandouille jusqu’à 17h, traite, etc… Bref, une vie extrêmement active J Il n’empêche que j’ai travaillé pendant un mois non-stop, sans un seul jour de repos, et qu’à la fin les vaches je n’en pouvais plus. Je n’aurai jamais imaginé passer autant de temps, dans un même endroit, toute seule. Mais cela m’a permis de mettre des dollars de côté et de financer la suite de mon séjour.

La vie et la mort sont choses courantes dans une ferme, cela fait partie du quotidien. C’est ce que j’ai appris lors de ce mois d’hiver lorsque Sandy, l’une des vaches de Dave et Sam a mis bas un veau (ou une veaute plus exactement), qu’ils ont baptisé Frenchy en mon honneur. Je n’ai malheureusement pas pu assister à la naissance car c’était le week-end et je ne travaillais pas mais j’ai pu la voir quelques jours plus tard et je suis aussitôt tombée raide pour cette petite créature très affectueuse. Le lendemain après-midi juste avant de commencer la traite Dave m’annonce que Frenchy n’est pas très bien, qu’elle n’a pas bougé de la nuit et qu’elle a de grandes chances de ne pas survivre. La traite finie je me dirige vers le hangar où elle se trouve, allongée sur son flanc, presque inerte, les jambes raides, respirant très difficilement. La nuit est tombée et dans le noir nous nous rassemblons autour d’elle. Je la tiens dans mes bras. Après une heure de lente agonie elle finit par mourir dans mes bras et je ne peux m’empêcher d’être triste mais je suis contente d’avoir été là jusqu’au dernier moment, au moins elle n’est pas morte toute seule.

Mercredi 15 juin

J’apprends par email que je suis acceptée en Licence Pro Commercialisation des Vins, à l’IUT de Tours. Je suis ravie et déçue à la fois. J’ai maintenant une deadline, une date de retour et il faut que je m’organise en fonction de cette date. Mon vol retour est prévu pour le 25 septembre. Il me reste désormais deux mois et demi. Adieu mes rêves de Bali et d’Asie. Pas seulement pour ça je pense, moins envie et plus attirée par l’Amérique Latine. Tout se précise et il me faut penser à deux choses : trouver une entreprise d’accueil pour effectuer mon apprentissage à Tours, et trouver des compagnons de voyage pour un roadtrip dans le nord. Rien de plus facile : une annonce sur Gumtree!




Après de multiples réponses qui ne me satisfont pas malheureusement (des candidats masculins pour la plupart, âgés, australiens ou irlandais, parfois français, qui n’ont pas les mêmes attentes que moi). Je patiente, il me reste trois semaines pour trouver un lift. J’ai prévu de partir juste après mon anniversaire, vers le 9 juillet, pour pouvoir le fêter avec Dave et Sam. Finalement, deux semaines avant la date prévue je reçois un message de Matt, italien, 26 ans et Nico, français, 24 ans, qui ont une voiture, veulent partir à cette même date, et cherchent deux autres personnes. Après un long échange de mails c’est dans la poche. Il leur reste à trouver une autre personne pour compléter notre équipe. Départ prévu pour le samedi 9 juillet.

Mon annonce a eu plus que l’effet désiré et je reçois un mail de Jenny, une allemande qui cherche du travail sur Margaret River. Je lui dis qu’elle peut prendre la relève de mes deux jobs lorsqu’elle part et je lui propose même de venir pour quelques semaines à la ferme. La solitude ça pèse… Après quelques mails nous décidâmes de nous rencontrer et nous allâmes ensemble visiter une chocolaterie, une fromagerie et une fabrique de noix. On a beaucoup accroché et j’ai regretté qu’elle soit bloquée à Margaret River et ne puisse faire le voyage avec nous. Et puis le temps a passé et comme nous étions toutes les deux très occupées chacune de notre côté, nous ne nous sommes pas revues avant mon départ. On se retrouvera en France ou en Allemagne…








Une inspection annuelle est prévue à la laiterie et ça fait un petit bout de temps qu’elle n’a pas été nettoyée. Dave et Sam me proposent de travailler quelques heures extras pour les aider à la rendre présentable et c’est aussi une façon de m’aider à gagner plus de sous pour pouvoir voyager. Et puis ça m’a permis de discuter plus avec eux et d’apprendre à les connaître. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante. Ils m’ont soutenus lorsque Tom est parti, m’ont invité un million de fois à boire une bière ou à dîner, et je les considère un peu, eux et leurs enfants, comme ma famille ici en Australie. Ils vont me manquer.

Lundi 4 juillet 2011

Mon anniversaire, le cinquième que je passe loin de chez moi… J’ai aujourd’hui 24 ans. Sauf que c’est la première fois que je passe la moitié de la journée toute seule. La veille j’ai préparé un tiramisu, pour le repas organisé par Sam chez eux. Il est prévu que je passe la nuit chez eux car il y a de grosses chances que je finisse bourrée. J Sam concocte un repas « à la française » avec cinq différents plats, dont un superbe plateau de fromage. Rien à voir avec la France bien sûr, mais on est pas en France, et pour cette même raison c’est encore meilleur. Ils m’offrent des boucles d’oreilles qui feront sensation plus tard, ainsi qu’une figurine de vache, des fois que j’oublierai… J












La dernière semaine a été irréelle. Assommée de travail, mon sac à faire, la bouffe à terminer, mes fringues à laver. Et il m’a fallu jongler avec les exigences de Nicole qui m’en a fait voir des vertes et des pas mûres vers la fin, me demandant de travailler plus de jours que prévus, et l’après-midi, alors qu’elle savait que les aprèms je travaille chez Dave et Sam et que j’ai besoin gagner des thunes avant de partir. Elle m’a même ordonné (pas demandé) de faire le plein d’essence (dans les 100 dollars quand même) lorsque j’ai rendu la voiture gracieusement prêtée. Je ne voulais pas d’histoires alors j’ai déboursé, mais je bouillonnais intérieurement. Et puis voyant ma réaction elle a été sûrement choquée et en a parlé à Rodney, son mari, qui est venu me faire la morale et m’a demandé si je préférais payer la facture d’électricité à la place. Quel con ! Pardon mais toute l’estime que je pouvais avoir pour eux avant ce moment s’est envolée. J’ai été heureuse de déménager le dernier jour, Sam et Dave m’ayant proposé de passer la dernière soirée chez eux et de me déposer à 7 heures le lendemain matin à Cowaramup pour prendre le bus pour Perth.

Mon dernier jour : paquetage et nettoyage de ma maison, ménage du gîte, traite, puis dernière visite à Nicole et Rodney pour rendre la voiture accompagnée de Sam, et récupérer le formulaire papier qui me permettrait de faire la demande d’un second visa. Il faut 88 jours effectifs de travail dans une ferme ou travaux agricoles pour pouvoir prétendre à une seconde année en Australie. Je me dis que c’est toujours bien d’avoir le papier, on ne sait jamais, des fois que je voudrais y retourner. Je totalise 70 jours, il m’en manque donc 18, trois semaines de travail dans une ferme…

Bien entendu Dave et moi on s’est lâchés le dernier jour durant la traite et on a fait quelques erreurs mais on a pu filmer pour votre plus grand plaisir le processus de la traite (j’espère juste que je vais pouvoir mettre les vidéos sur ce blog). Une semaine auparavant on a fait une grosse boulette. On a oublié d’ouvrir l’enclos pour les vaches à la sortie. Elles se sont toutes entassées, peut-être une centaine de vaches pressées les unes contre les autres, incapables de bouger et commençant à se monter dessus. On ne s’en est aperçu qu’au bout d’une demi-heure. Pauvres vaches… Et il nous a fallu dix minutes pour ouvrir le portail au pied de biche et les libérer tellement il y avait de pression. J’avais trop honte. Je comprendrai qu’elle nous déteste. Mais non, elles ne nous en ont pas tenu rigueur.















Départ samedi 9 juillet 7:00 pour Perth. Quelques heures de bus. Le cœur lourd de laisser Dave, Sam, Danika, Zak et Kya (leurs enfants) derrière, mais léger à la fois à l’idée de repartir sur la route et de pouvoir enfin visiter l’Australie. Je repense à ces deux mois et je suis plutôt contente de moi. Je pars avec 2000 dollars, ce qui n’est pas énorme, mais devrait me suffire si je fais très attention, et j’ai appris plein de choses et amélioré mon anglais. Je remarque soudain que je suis capable de comprendre les australiens, chose impossible auparavant. Et puis je suis heureuse d’avoir pris la décision de rester à Margaret River pour un mois de plus, même si j’étais seule. J’ai pris des nouvelles de Tom et j’ai été triste pour lui d’entendre qu’il avait rallié Brisbane, en longeant la côte sud puis en faisant un détour par Alice Springs, en 10 jours !!! Ils ont speedé à mort. Et pas de travail une fois arrivés là-bas ! Je veux prendre mon temps et profiter de chaque kilomètre parcouru.

Voilà c’est tout pour aujourd’hui. Pardon encore pour ce retard de deux mois. Je n’ai pas encore commencé à écrire la prochaine partie narrant mon voyage de Perth à Brisbane, mais ne perdez pas patience, ça va arriver… Vous me manquez tous.

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