Vous l'aurez compris, j'aime les voyages et j'ADORE les langues: je tiens donc à ce que ce blog soit rédigé minimum en trois langues, voire quatre: celle de Molière, celle de Shakespeare, celle de Zorro et pourquoi pas celle de Rocco Siffredi!

19.12.11

Il pleut à Singapour

Et il pleut ailleurs aussi…

Jetez un œil rapide sur la météo internationale (ou bien lisez les commentaires sur Facebook J, c’est parfois plus rapide) et vous constaterez qu’il pleut des cordes sur une bonne partie de la planète. Décembre 2011 restera dans les annales de la pluviosité ;)

Décembre 2011 marque aussi la fin de mon périple en Australie : Dix mois et demi d’aventure, de bohème et de liberté. Tout a une fin, hélas, mais j’ai eu quelques mois pour me préparer à celle-ci, pas de larmes cette fois. Comment exprimer ce que je ressens ? Tout se mélange dans ma tête et dans ma poitrine : la joie, l’excitation, la tristesse, la satiété, l’appréhension.

Joie et excitation de rentrer chez moi, car, on a beau dire, même lorsque l’on aime voyager à un tel point que c’est presque devenu une drogue, notre maison reste toujours notre point de repère, et ça fait du bien d’y retourner parfois, juste pour remettre les pendules à l’heure. Même si on a le sentiment que rien n’a beaucoup changé et que l’on fait un bon en arrière de dix mois et demi. Ma home sweet home ne va point avoir changé, celle qui aura changé c’est moi. J’aurai le plaisir de revoir et de pouvoir partager du temps avec ma famille (spécialement avec mon père qui vient de se casser la jambe), avec ma chienne Romy qui commence à prendre de l’âge, de retrouver un bon lit douillet dans la froideur de l’hiver, une serviette de toilette digne de ce nom, des repas sains, équilibrés et qui plus est très goûtus, une connexion Internet potable, bref juste un petit confort que l’on a pas lorsqu’on voyage en sac à dos J.

Tristesse de laisser derrière moi ce que j’ai vécu, ces lieux que j’ai tant appréciés et ces personnes que j’ai aimées et que j’espère rencontrer de nouveau sur ma route. Le temps est un salaud qui court chaque jour un peu plus vite, qu’est-ce que l’on peut bien y faire…  Je pourrais résumer mon voyae en quatre parties égales : deux mois et demi à Melbourne à chercher du travail et à n’en point trouver, deux mois et demi à Margaret River à traire les vaches, deux mois et demi en roadtrip sur la côte Ouest et Est et pour finir trois mois à Sydney à me gaver de pâtisseries… Hmmmm vous n’étiez pas au courant, hein ?

Je tiens à faire mes excuses à mes lecteurs (s'il en reste quelques-uns…) que j’ai dû décevoir par la non-publication de mes dernières aventures depuis euhhh… un.. deux.. trois.. quatre…. cinq….. ouff six mois !!! L’explication est simple : flemmardise. Et puis aussi manque de temps et d’envie, envie de profiter du voyage à fond. Cependant je compte bien me rattraper et vous faire le récit de ces six mois dès que j’en aurai l’occasion, de retour à Tours.

Je vous écris à l’heure actuelle depuis Singapour, sur le lit tout-propre-tout-neuf-qui-sent-bon de mon backpacker, situé au nord de Little India (pour ceux qui connaissent), Green Kiwi, dont le proprio et manager est un néo-zélandais (d’où le nom Kiwi). Staff très sympa, 22 dollars singapouriens  la nuit, c’est une toute nouvelle auberge de jeunesse avec locaux tout neufs et super douches. Très très propre avec superbe terrasse sur le toit. J’aime

280A Lavender Street, Singapour

Heureusement que l’auberge est sympa car il pleut des chats et des chiens (it’s raining cats and dogs) depuis deux jours, vous l’aurez compris, des cordes en français.

Bref résumé de ces derniers jours :

Jeudi 15 décembre

Dernière vision de Sydney : deux amies très chères en pleurs sur le quai de la gare. Je viens de monter dans le train qui m’emmène à Brisbane, où je prendrai mon avion pour Singapour. Pourquoi le train me direz-vous ? Parce que je ne l’avais jamais pris en Australie, du moins pas pour 14 heures d’affilée. 14 HEURES ?!?!?  Oui, oui, vous avez bien lu. Mais bon le prix est raisonnable (69 dollars), je vois le coucher (et le lever) du soleil sur la campagne de la Nouvelle-Galles-du Sud et j’ai l’immense honneur d’avoir pour voisin pendant les deux premières heures un homme d’âge assez mûr, très corpulent, aux effluves douteuses et à un conversation qui se limite à Oui-Non, puis pour le reste du voyage, une dame plus gentille, toujours d’âge mûr, qui s’endormira à la première occasion et ne cessera de ronfler bruyamment  la bouche ouverte, et qui se réveillera en sursaut toutes les fois où je la dérangerai pour aller aux toilettes (c’est-à-dire souvent). Le temps passât tout de même vite vu que j’étais bien crevée après trois mois passés à dormir trois heures par nuit en moyenne. Je dormis.

Vendredi 16 décembre 11

Arrivée à Brisbane 6h30 du matin (eh non en fait il est 5h30 et le train n’a pas une heure de retard)
Le pourquoi du comment : l’heure d’été en Australie (DST= Daylight saving time) n’est pas appliquée sur tout le territoire. On change l’heure dans les Etats du Victoria, du South Australia, du New South Wales,  de la Tasmanie et de l’Australian Capital Territory, mais pas dans les Etats du Queensland, du Northern Territory et du Western Australia. Du coup, une heure de moins de Sydney à Brisbane. Par chance je suis arrivée en avance à un rendez-vous pris avec ma banque pour fermer mon compte, sinon je ne m’en serai peut-être jamais aperçue…

6h30 c’est tôt. Je check in à l’auberge de jeunesse Brisbane City Backpackers et je vais me pioter. Petit tour dans la ville, qui ma foi me laisse un peu déçue. Le soleil n’est pas au rendez-vous et Brisbane semble bien pâle en comparaison avec ma belle Sydney (c’est ça d’être amoureuse, ça rend aveugle…). Le backpacker en revanche est une pure tuerie ! Recommande absolument ! 28 dollars la nuit (pour la période d’été, pas cher du tout), internet gratuit, piscine, bar,… Et quand même 300 personnes dedans ! Je passerai la soirée à boire des bières avec des jeunes de l’hostel et à jouer au billard. Moi qui suis nulle en principe, l’alcool m’a bien aidé et j’ai bluffé tout le monde en remportant la partie.

Samedi 17 décembre
BYE BYE AUSTRALIA

Le lendemain matin je passe quelques heures à me cramer au soleil sur les transats avant de partir super relax pour l’aéroport. Je crois que je n’ai jamais été aussi relax au moment de prendre mon avion. Et quelle surprise m’attendait ! Recalée en business class ! Au début je n’y croyais pas et je me suis bien gardée de faire remarquer que j’avais acheté un billet en classe économique, mais j’ai finalement compris que l’avion était plein et que certains des passagers (dont moi) avaient eu une chance de cocu. Cocktail Singapore Sling pour moi et mon voisin de siège, un irlandais de 28 ans, tout de même plus agréable que mes compagnons de train. Le voyage est vraiment différent en business class. On peut dormir confortablement. J’ai dormi. Même trop d’ailleurs. Je me suis réveillée quand on a commencé l’atterrissage et mes oreilles me faisaient un mal de chien. Ca m’arrive toujours mais d’habitude j’anticipe. Un petit bonbon plus tard pour soulager la douleur et l’avion se pose sur la piste. Il est 22h30 heure locale. 

Je saute dans le MRT (le métro singapourien) et je descends à la gare de Lavender, proche (soi-disant) du Green Kiwi. Je m’égare, avec tous mes bagages, dans la nuit, gros moment de solitude… Après une demi-heure à errer dans les ruelles non désertes mais remplies de jeunes hommes qui veulent m’aider à porter mon sac et auxquels je refuse poliment la proposition, je trouve enfin l’auberge. Avec un petit mot d’accueil, le code de la porte et à la réception la clé de ma chambre. Ca fait plaisir après toutes ces péripéties, on se sent chez soi. Premier réflexe, une fois installée dans mon dortoir, c’est de téléphoner à Jef, vous vous souvenez, mon ami singapourien dont je vous avais parlé au tout début de mon voyage. Il m’avait dit de le prévenir dès que j’arriverai et de me préparer pour sortir danser. Impossible d’appeler depuis mon portable australien. Je sors dans la rue et tente de trouver un endroit d’où appeler. Quand finalement j’y parviens je tombe sur une voix endormie qui me dit qu’elle ne veut pas sortir ce soir. Je n’insiste pas. 

Dépitée je rentre à l’auberge et là, sur qui je tombe ???? le français de mon backpacker à Sydney qui m’avait recommandé cette auberge. Il rentre lui aussi en France. Du coup on passe la soirée ensemble, avec un de ces potes français lui aussi. Ils connaissent bien Singapour, y ont passé plus de deux mois, et m’emmènent dans un food court (traduit en français par aire de restauration) où l’on mange pour 4 dollars Singapouriens. Je goûte des fried oysters, une omelette d’huître. Pas l’air très ragoûtant à vue d’œil mais pas mauvais en fait. Plus une Tiger, bière Singapourienne par excellence.

On finira la soirée dans un bar-karaoké à chanter en chinois avec le système pinyin comme des casseroles à pas vraiment savoir si les clients se foutaient de nous ou bien étaient contents que l’on essaient de chanter dans leur langue.

Dimanche 18 décembre

The next morning, Meulaine (mon pote) qui avait prévu de me faire visiter la ville se réveille avec les pieds enflés et douloureux. Pas question de bouger aujourd’hui. On passe deux-trois heures à bavarder sur le rooftop avant que je ne me lance pour une expédition dans la ville, bien décidée à sortir malgré la pluie qui s’abat sur Singapour à intervalles réguliers. Manque de pot, même pas fait 8oo mètres qu’un jeune japonais me tombe dessus et engage lourdement la conversation. Je suis piégée, il veut qu’on fasse le chemin ensemble. Zut ! Je m’arrête au premier food court venu, prétextant une très grosse faim. Je pense avoir passé un des moments les plus ennuyeux de ma vie, en compagnie d’un gars qui ne s’en rendait même pas compte. La pluie a recommencé à tomber de plus belle et bien sûr je n’avais pas de parapluie. J’ai du attendre une demi-heure avant de lui lancer (autre prétexte) que j’étais fatiguée, et je suis rentrée dare-dare à l’auberge, très dégoûtée. Rien à faire de spécial, j’ai rejoins Meulaine le poète pour une sieste qui a quand même durée quatre heures. Puis on est sortis manger dans un endroit où peu d’occidentaux se rendent, parce que la propreté laisse à désirer et les plats semblent très exotiques. On a pris un riz accompagné d’œuf frit et de viande découpée aux ciseaux à une vitesse folle devant nos yeux. Le mec qui coupait la viande continuait de donner des coups de ciseaux dans le vide lorsqu’il changeait de viande, il ne s’arrêtait jamais. Imaginez-vous couper pendant 10 heures d’affilée tous les jours de votre vie. Je pense que ce gars serait classé en maladie du travail en France, clairement. Délicieux et vraiment pas cher 3,50 dollars l’assiette, on était rassasiés. Puis on s’est glissés dans la bruyante Little India, toujours animée à ces hautes heures de la nuit un dimanche soir, et j’ai eu la surprise de constater que j’étais la seule européenne dans la foule, et qui plus est une des seules femmes. C’est un quartier essentiellement masculin à la tombée de la nuit. On s’arrête dans une terrasse de bar et on commande une bière pour deux, une Baron’s, bien forte, que l’on a du mal à finir. Et là notre voisin de table, un singapourien nous paye une, puis deux autres bières. On ne peut pas refuser. Puis des ailes de poulet. On ne peut pas refuser. A la fin il s’endort, on finit nos trois bières, et on se traine, ivres morts jusqu’à notre backpacker, où l’on mourra J

Lundi 19 décembre (jour de mon récit)

Ce matin, après un bon petit-déjeuner pris à l’auberge (inclus), je prends mon courage à deux mains et retente une expédition en ville en tentant d’effacer l’image du japonais de la veille. Je me glisse furtivement au-dehors et passe une bonne heure avant de pouvoir prendre le bon bus qui m’amène sur Orchard Rd, les Champs-Elysées Singapouriens, qui n’ont rien à envier aux Champs-Elysées d’ailleurs. Un défilé de décos de Noël et de magasins de luxe, très peu pour moi. Je me traîne à Marina Bay où je prends quelques photos (c’est impressionnant quand même) avant de rentrer à l’auberge.  En chemin je m’achète un milkshake au chocolat au lait de soja, très populaire à Singapour, et un pancake au kaya, une substance verte qui m’a beaucoup plu mais qui me plaît désormais légèrement moins après avoir lu ce que c’est sur Wikipedia (une confiture de noix de coco et d’œufs de poulet ou de canard, mélangé avec du sucre).

Voilà il me reste une journée à Singapour avant de prendre l’avion demain à minuit pour Paris. Survivrais-je Singapour ? La suite au prochain épisode…

1 commentaire:

  1. Waip sache que tu as encore au moins un lecteur !
    C'est dommage que tu n'es pas pris/eu le temps de continuer à écrire régulièrement !
    En tout cas bon retour !

    See you soon =) !

    Maxime

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