Vous l'aurez compris, j'aime les voyages et j'ADORE les langues: je tiens donc à ce que ce blog soit rédigé minimum en trois langues, voire quatre: celle de Molière, celle de Shakespeare, celle de Zorro et pourquoi pas celle de Rocco Siffredi!

22.3.11

Mt Donna Buang et Hanging Rock


Tout d’abord je tiens à m’excuser auprès de mes lecteurs, notamment James, mon lecteur le plus fidèle  ;) et ma famille en particulier. En effet, cela fait un peu plus de deux  semaines que je n’ai rien écrit. Et que je n’ai pas donné de nouvelles. Shame on me… La raison principale je pense est que j’ai décidé de rester à Melbourne pour un temps et cela a suffit à m’installer dans une routine qui m’a fait perdre la notion du temps. Un mois et demi a passé déjà et j’ai l’impression que cela fait à la fois peu de temps et une éternité que je suis arrivée dans ce pays.

Bon maintenant que vous savez pourquoi je n’ai pas écrit plus tôt je vais pouvoir vous raconter ces deux dernières semaines qui, ma foi, n’ont pas été aussi excitantes que les premières. Alors pêle-mêle :

Après être rentrée  de la Tasmanie, j’ai décidé de chercher du travail pour un mois à Melbourne (plan A), histoire  de me faire un peu d’argent avant de commencer à voyager. Mais dans le même temps je me suis aperçu que le mois de mars était déjà là et que les vendanges étaient en train de commencer. Et que je voulais travailler dans un vignoble. Grosse confusion dans ma tête. Je fais quoi ? Du coup, j’ai écarté pendant quelques jours l’option de rester à Melbourne et j’ai envisagé de partir sur Adelaide, toujours au sud du pays mais un peu plus à l’ouest, pour trimer dans les vignes (plan B). Manque de bol, apparemment il a beaucoup plu, les vignes sont abîmées et on a dû en arracher. Par conséquent, lorsqu’il pleut personne ne travaille et pour couronner le tout l’Harvest Guide, la Bible du fruitpicker (enfin je crois) qui te dit où aller pour trouver des travaux saisonniers a juré qu’il n’y avait pas de travail. Mon plan B tombe à l’eau. Ok. Mais le plan C est dix fois mieux : trouver du travail sur Melbourne pour trois mois, puis prendre l’avion pour Perth, y rejoindre des amis, et acheter un van ensemble. Bien sûr c’est un plan hautement risqué parce qu’il implique trois personnes : Tom, l’anglais rencontré à l’auberge de jeunesse de Singapour , son ami Mike, lui aussi anglais, et moi of course. Cela veut dire trois personnalités différentes, trois relations différentes, trois budgets différents et sûrement des envies différentes. Mais bon, l’idée est là, il suffit d’y croire.

Tom (à gauche) et Mike (à droite), à Singapour


Je remercie le ciel tous les jours d’avoir placé Alberto sur ma route car sans lui ce plan ne pourrait pas fonctionner. MERCI Alberto. Tu peux rester tout le temps dont tu as besoin pour mettre assez d’argent de côté, m’a-t-il dit. Je suis tombée sur la perle rare. Je pense à Tom et Mike qui galère à Perth parce qu’ils doivent payer l’auberge de jeunesse qui leur coute la peau des fesses. C’est pour cela que trois mois seront nécessaires pour mettre le plan à exécution.

Je faisais la maline en France parce que le boulot tombait du ciel et que je m’en suis toujours bien sortie, mais ici c’est autre chose, c’est la jungle... Il faut se battre tous les jours. LOL. Melbourne est une jungle hostile de restaurants, cafés, magasins chics et employés chinois. C’est dingue comme tout à coup une ville charmante à première vue peut devenir atrocement effrayante lorsqu’il s’agit de faire partie de son quotidien. J’exagère sans doute un peu, mais c’est ce que je ressens. Je suis allée trois demi-journées en ville, mon CV sous le bras, rentrée dans tous les commerces-cibles-potentielles la tête haute, et fait piteusement demi-tour la tête basse. « No work at the moment » (pas de travail pour le moment), « We’ll call you in a couple of weeks » (on vous appellera dans deux ou trois semaines = JAMAIS), « Do you know how to make coffee ? » (vous savez-faire du café ?) Nooooon je ne sais pas et je me tuerai pour avoir fait du café auparavant parce qu’alors je ne serai plus là en train de vous demander si vous voulez bien de moi !... Bref. C’est pas gagné. Mais je ne baisse pas les bras. Il me reste toujours les agences d’intérim, les annonces sur GumTree (le Kijiji australien), pour des boulots à plein temps ou occasionnels, et la prostitution. :-) Je plaisante bien sûr… Mais un peu d’autodérision ne fait pas de mal et ça me fait du bien de vider mon sac.

Bon la bonne nouvelle c’est que j’ai réussi à vendre mes ceintures mexicaines que je me trimballais, sur le marché de Queen Victoria. 120 dollars pour vingt ceintures. Pas terrible mais je ne suis pas une pro en matière de marchandage. J’étais quand même bien contente de m’en séparer et de faire un petit profit. Sinon je les aurais données ou balancées. La mauvaise nouvelle c’est que j’ai déjà tout dépensé. J’ai investi dans une veste de cuir à 45 dollars sur le même marché, ressemblante à celle que j’avais achetée à Florence, mais ne nous trompons pas, d’une qualité extrêmement inférieure. En tout cas j’ai déjà l’air un peu moins misérable qu’avec mon éternel sweat rouge acheté en France juste avant mon départ et qui apparaît sur presque toutes les photos. C’est donc mettre un peu de beurre dans les épinards. Et mettre tous les atouts de mon côté pour la recherche de travail.


Dimanche 6 mars

Pique-nique à Mt Donna Buang avec Adam

Le mont Donna Buang est situé à environ 80 km de Melbourne (environ 1h30 de voiture), à 1 250m (moins haut que Cradle Mountain) et en hiver il y a de le neige. Eh oui ! Bon quand j’y suis allée il y avait juste pleins de fougères géantes, des eucalyptus à n’en plus finir et une tripotée de sangsues très très collantes. Et ne croyez pas que nous sommes allés au sommet de la montagne. Nous avons plutôt descendu, vers Cement Creek, un lieu magique que nous n’avons jamais trouvé, car malgré le panneau qui indiquait que le chemin était fermé pour des raisons de sécurité, et malgré notre curiosité qui nous a poussé (enfin surtout moi) à quand même aller jeter un œil à la chose, il a bien fallu admettre après une descente toute en fougère pendant une bonne quinzaine de minutes, que nous étions arrivés à un endroit de la piste (si on peut appeler ça une piste…) où on ne voyait guère ce qu’il y avait sous nos pieds et que l’on commençait à sentir les démangeaisons du fourré d’orties dans lequel nous venions de nous immerger.

La preuve en images… (mmm la vidéo que voulais mettre ne fonctionne pas, sorry)


Cement Creek





Fermé pour des raisons de sécurité, on ne saura jamais vraiment pourquoi...


Demi-tour illico presto, la faim au ventre (eh oui Adam avait déjà faim avant de partir mais je l’ai obligé à marcher d’abord, fair enough), les jambes un poil égratignées par les fougères coupantes et surtout surpris de voir que nous n’étions pas seuls dans la forêt. On le savait mais on n’avait pas vu âme qui vive, à part les magnifiques oiseaux au plumage bleu et rouge qui volaient d’un arbre à l’autre. Premier contact avec le monde des sangsues. Fort heureusement elles ne dépassaient pas les trois centimètres de longueur, mais leur nombre suffisait pour nous impressionner. Noires avec une petite bouche à chaque extrémité de leur corps et on dirait Ziggy dans Toy Story, se déplaçant d’une bouche à l’autre. Tic-Tac. Et que je me colle à gauche, et que je me colle à droite. En fait la stratégie la plus appropriée semble être l’arrachage en plein vol, quand elles sont en train de se déplacer. J’ai eu la malchance de tirer avec mes doigts sur l’une d’entre elles et comme elle se cramponnait de toutes ses forces elle a réussi à m’ouvrir la jambe(sur ½ mm de diamètre J ) et le sang a giclé, arrosant la forêt d’un liquide vermeille. Non je rigole bien sûr, juste une petite piqûre de rien du tout, comme une piqûre de moustique. Mais bon vous comprenez je n’avais jamais vu de sangsues avant moi !
Après nous être débarrassés de ces monstres nous avons pu profiter d’un pique-nique sans égal, que nous avait concocté Alberto. J’avais juste lancé l’idée d’un pique-nique et de quelques sandwichs et il a absolument tenu à s’en charger. Le résultat était incroyable, il y avait à manger pour aux moins six personnes, et l’on était seulement deux. La digestion a été dure… Petite pause auprès d’une rivière puis retour sur Melbourne. Très beau dimanche qui se finira sur un coup de téléphone en France le soir pour souhaiter un joyeux anniversaire à mon petit frère que j’adore. Titi, 20 ans!


Mardi 8 mars

Je déménage. Pas très loin, juste à quelques mètres, dans la chambre de Joshua, qui est désormais parti vivre chez une amie à lui. Il y a un piano !! Cela me rappelle beaucoup les moments passés avec mon père à jouer le prélude de Bach en duo. C’est un peu plus confortable que le divan mais je mets un point d’honneur à dormir dans mon duvet, je suis une backpacker quand même ! ;)

Ma nouvelle chambre!



Vendredi 11 mars

Invitation d’Alberto à un resto italien de Fitzroy, L’Osteria. Son troisième fils, qu’il n’a pas vu depuis plus de deux ans, passe quelques jours à Melbourne avec sa fiancée et c’est l’occasion pour eux de se revoir. Alberto m’a demandé d’inviter un(e) ami(e). J’ai appelé Olivia, que j’avais rencontrée un mois auparavant, qui était ravie de la proposition. Finalement son fils s’est perdu et n’est pas venu mais nous avons tout de même bien mangé (trop en ce qui me concerne) et avons arrangé une excursion à Hanging Rock, un autre endroit à une heure de Melbourne, le lundi suivant.


Samedi 12 mars

Aie aie aie ! Le resto n’est pas passé pour moi, gros mal de bide qui ne me lâche pas de toute la journée. Repas à la maison avec Christian, le fils d’Alberto, qui est tout de même venu manger. Puis je file, rencard avec Adam au ciné, pour voir le film 127 heures. Tout allait bien jusqu’à ce qu’une scène particulièrement sanglante du film ne me fasse venir la nausée et l’impression que j’allais m’évanouir. Je suis juste sortie prendre l’air et vu la fin du film, que j’ai quand même aimé.


Dimanche 13 mars

Oulala ça ne va pas mieux. Je me sens super faible. C’est là que j’ai réalisé que je ne mangeais presque plus de viande depuis plus d’un mois (parce qu’Alberto est végétarien et cuisine seulement du poisson ou des fruits de mer), et que je manquais sûrement de vitamines que l’on trouve dans la viande. J’ai donc commencé une cure de fer et vitamines en tout genre, ça va beaucoup mieux maintenant.


Lundi 14 mars

Pique-nique à Hanging Rock

C’est le nom du film tourné en 1975 par un réalisateur australien, Peter Weir. L’histoire se déroule donc à Hanging Rock, en 1900, et relate la disparition de quatre jeunes filles. Je ne l’ai pas encore vu mais ça ne va pas tarder.

Picnic at Hanging Rock, un vrai navet...


Nous avons quitté Melbourne vers 9h30 et sommes arrivés sur le site vers 10h30. L’ascension était très tranquille (la preuve je l’ai faite en tongs) et nous avons eu tout le loisir de profiter de chaque arrêt pour faire plein de photos. Les rochers semblaient sur le point de tomber, mais pas de risque, ils sont là depuis des milliers d’années probablement. Alberto ne cessait de sauter de rocher en rocher, comme une chèvre, et à ce moment là on lui donnait pas 60 ans.


























Le pique-nique qui a suivi était délicieux. Que des bonnes choses : saumon fumé, huîtres, champignons, poivrons, camembert et salade de fruits. Et bières !!! On est en Australe quand même !





Après avoir rempli nos ventres affamés nous nous sommes dirigés vers l’étendue verte la plus proche et avons eu droit à notre première vraie leçon de golf. Alberto m’avait déjà expliqué les fondamentaux mais Olivia y a eu droit. Puis l’on s’est entraîné à tirer. J’ai réussi quatre beaux tirs à la suite, à 150m, pure chance mais bon. Je me sentais quand même un peu ridicule, il faut toujours avoir les fesses en arrière, comme si tu voulais t’asseoir. Le terrain était à côté d’un hippodrome et nous avons pu voir des kangourous qui se prélassaient au beau milieu, impassibles, à 200m de nous. Une superbe journée comme on en fait plus.







Il y a quelques jours Alberto m’a emmené acheter une paire de chaussures de golf et un gant, puis on a filé vers un vrai terrain de golf, avec les drapeaux et tout (je n’avais jamais mis les pieds sur un green auparavant). Il tient absolument à m’apprendre. Au début je n’étais pas très motivée mais après avoir compris comment ça marchait j’ai pris mon pied ;) Et au retour j’ai conduit le van, preuve que conduire à gauche n’est pas si difficile, suffit juste de rester concentré.


Samedi 19 mars

La lune était censée être très grosse ce soir-là. 30% de plus que d’habitude. Je n’ai pas vraiment vu la différence. Vous l’avez vue vous ? En tout cas ce qui est notable c’est que le soleil se déplace de droite à gauche et que l’on peut voir une constellation visible seulement dans l’hémisphère sud et qui apparaît sur le drapeau australien : Southern Cross- la Croix du Sud.

21h Décollage express pour la gare puis le centre-ville où je retrouve Olivia et … Bart ! Après quelques temps sans se voir j’étais contente de le retrouver. Début de soirée dans une résidence universitaire, au 19ème étage d’une  tour sur Lonsdale Street. Il y a des canadiens, des anglais, un chinois, un italien. Tous très sympas. Puis on se rend dans une boite et là ça commence à se dégrader. Certains n’ont pas leur carte d’identité et ne peuvent pas rentrer. On finit par se séparer en deux groupes, l’un qui va dans un bar (moi y compris) et les autres qui vont au casino où on ne leur demande pas de prouver leur identité. Manque de bol le DJ n’était pas terrible mais on est resté, on avait payé. Puis on est allé rejoindre les autres au casino vers 3h mais l’ambiance était déjà plombée. Tant pis on fera mieux la prochaine fois.

Ryan, Antonio, Bart, Olivia, Marcus et moi


Dimanche 20 mars

Après avoir passé le restant de la nuit dans l’appart des amis de Bart, j’ai mis les voiles pour le marché de Camberwell, où j’avais promis à Alberto de le retrouver. Le tram m’ayant amené au mauvais endroit, Toni, le gars pour qui travaille Alberto, est venu me chercher en Ferrari. C’est le mec le plus stupide que j’aie jamais rencontré, et il a fallu que j’aille en Australie pour voir ça. Mais le pauvre est tout seul et il recherche de la compagnie. Heureusement Alberto l’a briefé avant et il se comporte exceptionnellement bien aujourd’hui.

Toni et la Ferrari



12h30 Le marché est terminé. Nous faisons un détour par un magasin de CD-DVD avant de rentrer à la maison. Puis dans la soirée nous regardons « The Orphan » ou Esther en français, mon film d’épouvante préféré, vu pour la quatrième fois. Je conseille à tous ceux qui ne l’ont pas encore vu de se jeter dessus. Le scénario est machiavélique et le jeu des acteurs est excellent.



Sur ce je vous laisse et vous dit à la prochaine!

1 commentaire:

  1. Ha ha, enorme la dedicace!! Merci :)
    C'est genial tout ce qu'il t'arrive! Bon, ne parlons pas du mal au bide bien evidemment. J'imagine bien que trop de bouffe peut avoir des effets assez chiants par la suite. Crois, moi je suis un expert pour ca...

    Il parait a ce que tu t'es fait une bonne bande d'amis en Oz. C'est bien cool tout ca. C'est important pour se sentir vrmt bien dans un endroit si loin de sa maison.

    Ton experience avec les sangsues alors? ;P Sacre Laura, ta curiosite va t'emmener droit dans le desastre un jour! En tout cas I hope que c'etait pas trop grave.

    Tu sais que tu me donnes grave envie de partir moi aussi a l'autre bout du monde. C'est impressionant ce que des photos comme les tiennes peuvent evoquer comme emotions. Le desir de se la jouer a la backpacker, juste comme tu dis ;) Mais bon, le jour viendra.

    J'ai cru comprendre que la recherche du boulot en Australie n'est pas vraiment la chose la chose la plus facile au monde. Pourtant tu vas y arriver, j'en suis sur. Courage poulette et tiens bon. Pareil pour toi, le jour arrivera :)

    En attendant impatiemment un nouvel update de ta part je t'embrasse.

    Bisous des States!

    James

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