Vous l'aurez compris, j'aime les voyages et j'ADORE les langues: je tiens donc à ce que ce blog soit rédigé minimum en trois langues, voire quatre: celle de Molière, celle de Shakespeare, celle de Zorro et pourquoi pas celle de Rocco Siffredi!

19.12.11

Il pleut à Singapour

Et il pleut ailleurs aussi…

Jetez un œil rapide sur la météo internationale (ou bien lisez les commentaires sur Facebook J, c’est parfois plus rapide) et vous constaterez qu’il pleut des cordes sur une bonne partie de la planète. Décembre 2011 restera dans les annales de la pluviosité ;)

Décembre 2011 marque aussi la fin de mon périple en Australie : Dix mois et demi d’aventure, de bohème et de liberté. Tout a une fin, hélas, mais j’ai eu quelques mois pour me préparer à celle-ci, pas de larmes cette fois. Comment exprimer ce que je ressens ? Tout se mélange dans ma tête et dans ma poitrine : la joie, l’excitation, la tristesse, la satiété, l’appréhension.

Joie et excitation de rentrer chez moi, car, on a beau dire, même lorsque l’on aime voyager à un tel point que c’est presque devenu une drogue, notre maison reste toujours notre point de repère, et ça fait du bien d’y retourner parfois, juste pour remettre les pendules à l’heure. Même si on a le sentiment que rien n’a beaucoup changé et que l’on fait un bon en arrière de dix mois et demi. Ma home sweet home ne va point avoir changé, celle qui aura changé c’est moi. J’aurai le plaisir de revoir et de pouvoir partager du temps avec ma famille (spécialement avec mon père qui vient de se casser la jambe), avec ma chienne Romy qui commence à prendre de l’âge, de retrouver un bon lit douillet dans la froideur de l’hiver, une serviette de toilette digne de ce nom, des repas sains, équilibrés et qui plus est très goûtus, une connexion Internet potable, bref juste un petit confort que l’on a pas lorsqu’on voyage en sac à dos J.

Tristesse de laisser derrière moi ce que j’ai vécu, ces lieux que j’ai tant appréciés et ces personnes que j’ai aimées et que j’espère rencontrer de nouveau sur ma route. Le temps est un salaud qui court chaque jour un peu plus vite, qu’est-ce que l’on peut bien y faire…  Je pourrais résumer mon voyae en quatre parties égales : deux mois et demi à Melbourne à chercher du travail et à n’en point trouver, deux mois et demi à Margaret River à traire les vaches, deux mois et demi en roadtrip sur la côte Ouest et Est et pour finir trois mois à Sydney à me gaver de pâtisseries… Hmmmm vous n’étiez pas au courant, hein ?

Je tiens à faire mes excuses à mes lecteurs (s'il en reste quelques-uns…) que j’ai dû décevoir par la non-publication de mes dernières aventures depuis euhhh… un.. deux.. trois.. quatre…. cinq….. ouff six mois !!! L’explication est simple : flemmardise. Et puis aussi manque de temps et d’envie, envie de profiter du voyage à fond. Cependant je compte bien me rattraper et vous faire le récit de ces six mois dès que j’en aurai l’occasion, de retour à Tours.

Je vous écris à l’heure actuelle depuis Singapour, sur le lit tout-propre-tout-neuf-qui-sent-bon de mon backpacker, situé au nord de Little India (pour ceux qui connaissent), Green Kiwi, dont le proprio et manager est un néo-zélandais (d’où le nom Kiwi). Staff très sympa, 22 dollars singapouriens  la nuit, c’est une toute nouvelle auberge de jeunesse avec locaux tout neufs et super douches. Très très propre avec superbe terrasse sur le toit. J’aime

280A Lavender Street, Singapour

Heureusement que l’auberge est sympa car il pleut des chats et des chiens (it’s raining cats and dogs) depuis deux jours, vous l’aurez compris, des cordes en français.

Bref résumé de ces derniers jours :

Jeudi 15 décembre

Dernière vision de Sydney : deux amies très chères en pleurs sur le quai de la gare. Je viens de monter dans le train qui m’emmène à Brisbane, où je prendrai mon avion pour Singapour. Pourquoi le train me direz-vous ? Parce que je ne l’avais jamais pris en Australie, du moins pas pour 14 heures d’affilée. 14 HEURES ?!?!?  Oui, oui, vous avez bien lu. Mais bon le prix est raisonnable (69 dollars), je vois le coucher (et le lever) du soleil sur la campagne de la Nouvelle-Galles-du Sud et j’ai l’immense honneur d’avoir pour voisin pendant les deux premières heures un homme d’âge assez mûr, très corpulent, aux effluves douteuses et à un conversation qui se limite à Oui-Non, puis pour le reste du voyage, une dame plus gentille, toujours d’âge mûr, qui s’endormira à la première occasion et ne cessera de ronfler bruyamment  la bouche ouverte, et qui se réveillera en sursaut toutes les fois où je la dérangerai pour aller aux toilettes (c’est-à-dire souvent). Le temps passât tout de même vite vu que j’étais bien crevée après trois mois passés à dormir trois heures par nuit en moyenne. Je dormis.

Vendredi 16 décembre 11

Arrivée à Brisbane 6h30 du matin (eh non en fait il est 5h30 et le train n’a pas une heure de retard)
Le pourquoi du comment : l’heure d’été en Australie (DST= Daylight saving time) n’est pas appliquée sur tout le territoire. On change l’heure dans les Etats du Victoria, du South Australia, du New South Wales,  de la Tasmanie et de l’Australian Capital Territory, mais pas dans les Etats du Queensland, du Northern Territory et du Western Australia. Du coup, une heure de moins de Sydney à Brisbane. Par chance je suis arrivée en avance à un rendez-vous pris avec ma banque pour fermer mon compte, sinon je ne m’en serai peut-être jamais aperçue…

6h30 c’est tôt. Je check in à l’auberge de jeunesse Brisbane City Backpackers et je vais me pioter. Petit tour dans la ville, qui ma foi me laisse un peu déçue. Le soleil n’est pas au rendez-vous et Brisbane semble bien pâle en comparaison avec ma belle Sydney (c’est ça d’être amoureuse, ça rend aveugle…). Le backpacker en revanche est une pure tuerie ! Recommande absolument ! 28 dollars la nuit (pour la période d’été, pas cher du tout), internet gratuit, piscine, bar,… Et quand même 300 personnes dedans ! Je passerai la soirée à boire des bières avec des jeunes de l’hostel et à jouer au billard. Moi qui suis nulle en principe, l’alcool m’a bien aidé et j’ai bluffé tout le monde en remportant la partie.

Samedi 17 décembre
BYE BYE AUSTRALIA

Le lendemain matin je passe quelques heures à me cramer au soleil sur les transats avant de partir super relax pour l’aéroport. Je crois que je n’ai jamais été aussi relax au moment de prendre mon avion. Et quelle surprise m’attendait ! Recalée en business class ! Au début je n’y croyais pas et je me suis bien gardée de faire remarquer que j’avais acheté un billet en classe économique, mais j’ai finalement compris que l’avion était plein et que certains des passagers (dont moi) avaient eu une chance de cocu. Cocktail Singapore Sling pour moi et mon voisin de siège, un irlandais de 28 ans, tout de même plus agréable que mes compagnons de train. Le voyage est vraiment différent en business class. On peut dormir confortablement. J’ai dormi. Même trop d’ailleurs. Je me suis réveillée quand on a commencé l’atterrissage et mes oreilles me faisaient un mal de chien. Ca m’arrive toujours mais d’habitude j’anticipe. Un petit bonbon plus tard pour soulager la douleur et l’avion se pose sur la piste. Il est 22h30 heure locale. 

Je saute dans le MRT (le métro singapourien) et je descends à la gare de Lavender, proche (soi-disant) du Green Kiwi. Je m’égare, avec tous mes bagages, dans la nuit, gros moment de solitude… Après une demi-heure à errer dans les ruelles non désertes mais remplies de jeunes hommes qui veulent m’aider à porter mon sac et auxquels je refuse poliment la proposition, je trouve enfin l’auberge. Avec un petit mot d’accueil, le code de la porte et à la réception la clé de ma chambre. Ca fait plaisir après toutes ces péripéties, on se sent chez soi. Premier réflexe, une fois installée dans mon dortoir, c’est de téléphoner à Jef, vous vous souvenez, mon ami singapourien dont je vous avais parlé au tout début de mon voyage. Il m’avait dit de le prévenir dès que j’arriverai et de me préparer pour sortir danser. Impossible d’appeler depuis mon portable australien. Je sors dans la rue et tente de trouver un endroit d’où appeler. Quand finalement j’y parviens je tombe sur une voix endormie qui me dit qu’elle ne veut pas sortir ce soir. Je n’insiste pas. 

Dépitée je rentre à l’auberge et là, sur qui je tombe ???? le français de mon backpacker à Sydney qui m’avait recommandé cette auberge. Il rentre lui aussi en France. Du coup on passe la soirée ensemble, avec un de ces potes français lui aussi. Ils connaissent bien Singapour, y ont passé plus de deux mois, et m’emmènent dans un food court (traduit en français par aire de restauration) où l’on mange pour 4 dollars Singapouriens. Je goûte des fried oysters, une omelette d’huître. Pas l’air très ragoûtant à vue d’œil mais pas mauvais en fait. Plus une Tiger, bière Singapourienne par excellence.

On finira la soirée dans un bar-karaoké à chanter en chinois avec le système pinyin comme des casseroles à pas vraiment savoir si les clients se foutaient de nous ou bien étaient contents que l’on essaient de chanter dans leur langue.

Dimanche 18 décembre

The next morning, Meulaine (mon pote) qui avait prévu de me faire visiter la ville se réveille avec les pieds enflés et douloureux. Pas question de bouger aujourd’hui. On passe deux-trois heures à bavarder sur le rooftop avant que je ne me lance pour une expédition dans la ville, bien décidée à sortir malgré la pluie qui s’abat sur Singapour à intervalles réguliers. Manque de pot, même pas fait 8oo mètres qu’un jeune japonais me tombe dessus et engage lourdement la conversation. Je suis piégée, il veut qu’on fasse le chemin ensemble. Zut ! Je m’arrête au premier food court venu, prétextant une très grosse faim. Je pense avoir passé un des moments les plus ennuyeux de ma vie, en compagnie d’un gars qui ne s’en rendait même pas compte. La pluie a recommencé à tomber de plus belle et bien sûr je n’avais pas de parapluie. J’ai du attendre une demi-heure avant de lui lancer (autre prétexte) que j’étais fatiguée, et je suis rentrée dare-dare à l’auberge, très dégoûtée. Rien à faire de spécial, j’ai rejoins Meulaine le poète pour une sieste qui a quand même durée quatre heures. Puis on est sortis manger dans un endroit où peu d’occidentaux se rendent, parce que la propreté laisse à désirer et les plats semblent très exotiques. On a pris un riz accompagné d’œuf frit et de viande découpée aux ciseaux à une vitesse folle devant nos yeux. Le mec qui coupait la viande continuait de donner des coups de ciseaux dans le vide lorsqu’il changeait de viande, il ne s’arrêtait jamais. Imaginez-vous couper pendant 10 heures d’affilée tous les jours de votre vie. Je pense que ce gars serait classé en maladie du travail en France, clairement. Délicieux et vraiment pas cher 3,50 dollars l’assiette, on était rassasiés. Puis on s’est glissés dans la bruyante Little India, toujours animée à ces hautes heures de la nuit un dimanche soir, et j’ai eu la surprise de constater que j’étais la seule européenne dans la foule, et qui plus est une des seules femmes. C’est un quartier essentiellement masculin à la tombée de la nuit. On s’arrête dans une terrasse de bar et on commande une bière pour deux, une Baron’s, bien forte, que l’on a du mal à finir. Et là notre voisin de table, un singapourien nous paye une, puis deux autres bières. On ne peut pas refuser. Puis des ailes de poulet. On ne peut pas refuser. A la fin il s’endort, on finit nos trois bières, et on se traine, ivres morts jusqu’à notre backpacker, où l’on mourra J

Lundi 19 décembre (jour de mon récit)

Ce matin, après un bon petit-déjeuner pris à l’auberge (inclus), je prends mon courage à deux mains et retente une expédition en ville en tentant d’effacer l’image du japonais de la veille. Je me glisse furtivement au-dehors et passe une bonne heure avant de pouvoir prendre le bon bus qui m’amène sur Orchard Rd, les Champs-Elysées Singapouriens, qui n’ont rien à envier aux Champs-Elysées d’ailleurs. Un défilé de décos de Noël et de magasins de luxe, très peu pour moi. Je me traîne à Marina Bay où je prends quelques photos (c’est impressionnant quand même) avant de rentrer à l’auberge.  En chemin je m’achète un milkshake au chocolat au lait de soja, très populaire à Singapour, et un pancake au kaya, une substance verte qui m’a beaucoup plu mais qui me plaît désormais légèrement moins après avoir lu ce que c’est sur Wikipedia (une confiture de noix de coco et d’œufs de poulet ou de canard, mélangé avec du sucre).

Voilà il me reste une journée à Singapour avant de prendre l’avion demain à minuit pour Paris. Survivrais-je Singapour ? La suite au prochain épisode…

8.9.11

From the back seat, with Love




De l’eau a coulé sous les ponts depuis la dernière fois que je me suis adressée à vous. Certains doivent se demander ce qui a bien pu m’arriver. Soyez tranquilles, je suis toujours vivante, bien vivante même. Dans quelques jours j’aurai passé deux mois sur la route, mon plus long roadtrip jusqu’à présent (et pour être honnête le seul que je puisse vraiment qualifier de « roadtrip », littéralement le « voyage sur la route » en anglais). Au menu : aventure, mésaventures, rigolades et kilomètres à n’en plus finir. Nous avons jusqu’à présent parcouru 13000 km en sept semaines, pas mal me direz-vous, mais nous avons croisé des tas de backpackers qui en ont bien plus au compteur. C’est l’Australie, pas l’Europe…

En laissant Tours, ma famille et mes amis derrière moi je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. J’ai tout imaginé mais bien sûr pas ce qui m’est arrivé, c’est dur de tomber juste. Je ne regrette pas d’être partie sans plan, c’est sûrement ce que j’ai fait de mieux. Sinon comment aurais-je rencontré Alberto, travaillé dans une ferme avec des vaches, et finalement voyagé au-delà de mes espérances ? Il faut laisser à la vie un peu d’imprévu, parce qu’à trop vouloir la contrôler on se retrouve prisonnier. J’ai beaucoup appris sur la vie, sur les gens, sur moi-même. Je ne prétendrai pas être différente, je pense être à peu près la même, mais il y a quelque chose de plus en moi et que personne ne pourra m’enlever : l’expérience du voyage, l’ivresse de la liberté. Est-ce que c’est dur de revenir à la réalité ? oui, je pense. Pour moi le voyage ne fait que commencer et c’est la plus belle chose que j’ai pu faire et que je veux vivre. A tous ceux qui rêvent de voyager, qui peuvent, et qui ne le font pas, je leur dit : lancez-vous ! Parce que vous ne savez pas à quel point c’est beau.
Voyager permet de se trouver (ou du moins d’essayer). Il n’est jamais trop tard pour le faire. 

Personnellement, je préfère voyager maintenant car il y aura tant de choses que je ne pourrai plus faire avec mon corps usé par le temps. On apprend à aller au-delà des clichés, dépasser ses peurs, réaliser ses envies. On apprend à partager, à recevoir et à accepter plus facilement les aléas de la vie. On en apprend plus sur les gens, sur la façon dont ils vivent et sur comment ils pensent. Plus on apprend et plus on a envie d’apprendre. On change aussi, bien sûr, en bien je pense. Parce qu’on a ouvert les yeux. J’imagine que les voyages de nos grands-parents ou parents devaient être bien différents, pas de téléphone, pas de télévision, pas d’Internet, des lettres qui tardaient des mois à arriver… Différents sûrement mais peut-être pas mieux. Voyager reste une expérience très personnelle et puisque l’on ne peut pas comparer avec un temps que l’on n’a pas connu, je pense que l’on apprécie tout autant. Pourtant à certains moments je ressens la nécessité de m’isoler de tout ça pour un temps afin d’échapper à ce monde de télécommunications qui m’étouffe et nous aveugle.

Je pense que chacun ambitionne au fond de soi à être une bonne ou une meilleure personne (sauf les méchants dans les films ;). Voyager nous fait mûrir et grandir. C’est le meilleur antidote contre la vieillesse et contre l’aigreur. Est-ce que ce n’est pas une drogue aussi ? Est-ce qu’il est si facile de s’arrêter lorsque l’on a commencé? Je ne crois pas. Mais l’overdose viendra tôt ou tard. Alors on rentrera chez soi ou on fondera son chez soi, sa famille, et on aura le sentiment d’avoir fait la chose juste, parce qu’il y a un temps pour tout. Et chaque instant passé loin de chez soi restera à jamais gravé dans nos cœurs. La vie est belle.

Assez disserté ! Passons maintenant aux choses sérieuses, à ce qui vous a peut-être amener à consulter ce blog : où-qu-elle-est ? qu-est-ce-qu-elle-fait ? qu-est-ce-qu-elle-fout ? quand-est-ce-qu-elle-rentre ? (mes parents) elle-a-vu-des-crocos ? et autres questions existentielles du même type… Voici mon journal de bord, écris bien après les évènements (avec un peu de recul donc), jour par jour, comme il se doit, et qui j’espère vous tiendra éveillé. Vous pouvez commenter et me faire part de vos impressions. Si c’est trop soporifique je ferais mieux la prochaine fois. Voilà, c’est parti!

9.8.11

La p’tite maison dans la prairie

Vendredi 22 juillet

Oups ! J’ai oublié d’écrire. C’est plutôt bon signe, ça veut dire que j’étais bien occupée pendant ces un mois et demi. Je suis actuellement dans une tente, ma lampe sur le front, dans un parc national, tentant de me remémorer les moments fantastiques et extraordinaires que j’ai vécu. Cela va prendre du temps et dans un souci pratique je commencerai par le deuxième chapitre de la deuxième partie de mon voyage, c'est-à-dire lorsque Tom est parti et que je suis restée travailler dans la ferme de Cowaramup City ;) c’était vers le 13 juin…

Finalement j’aurai passé un mois à la ferme avec Tom et un mois toute seule. Je pensais que cela allait être long mais il s’est avéré que je n’ai même pas eu le temps d’écrire. Mon train-train quotidien consistait à me lever le matin vers 8h, me planter avec un bon bol de céréales devant les informations françaises à la télé, profiter de cette fenêtre sur la France et des nouvelles très riches et rebondissantes de ce mois de juin : les concombres tueurs, la primaire socialiste, les otages libérés, et, celui qui a fait le plus parler de lui, notre cher DSK. Personnellement il ne m’est pas sympathique et je ne souhaite pas le voir sur le trône présidentiel dans un futur proche ou lointain mais j’ai été surprise (comme tout le monde d’ailleurs) de voir qu’il pouvait faire verser tant d’encre. A l’heure actuelle je vis coupée du monde et je n’ai aucune idée des dernières nouvelles mais j’imagine que les charges contre lui ont été abandonnées outre-Atlantique. Après ces 40 minutes d’infos, flemmardise jusqu’à 15h, traite jusqu’à 18H, une petite bière, un bon repas préparé par mes soins (il faut comprendre soit des nouilles, soit du riz, et quelquefois des courgettes), puis un bon film ou un bon livre. Fin de la journée. Le week-end c’est un peu différent, j’me lève à 6h30, me recouche parfois à 9h30, sinon je glandouille jusqu’à 17h, traite, etc… Bref, une vie extrêmement active J Il n’empêche que j’ai travaillé pendant un mois non-stop, sans un seul jour de repos, et qu’à la fin les vaches je n’en pouvais plus. Je n’aurai jamais imaginé passer autant de temps, dans un même endroit, toute seule. Mais cela m’a permis de mettre des dollars de côté et de financer la suite de mon séjour.

La vie et la mort sont choses courantes dans une ferme, cela fait partie du quotidien. C’est ce que j’ai appris lors de ce mois d’hiver lorsque Sandy, l’une des vaches de Dave et Sam a mis bas un veau (ou une veaute plus exactement), qu’ils ont baptisé Frenchy en mon honneur. Je n’ai malheureusement pas pu assister à la naissance car c’était le week-end et je ne travaillais pas mais j’ai pu la voir quelques jours plus tard et je suis aussitôt tombée raide pour cette petite créature très affectueuse. Le lendemain après-midi juste avant de commencer la traite Dave m’annonce que Frenchy n’est pas très bien, qu’elle n’a pas bougé de la nuit et qu’elle a de grandes chances de ne pas survivre. La traite finie je me dirige vers le hangar où elle se trouve, allongée sur son flanc, presque inerte, les jambes raides, respirant très difficilement. La nuit est tombée et dans le noir nous nous rassemblons autour d’elle. Je la tiens dans mes bras. Après une heure de lente agonie elle finit par mourir dans mes bras et je ne peux m’empêcher d’être triste mais je suis contente d’avoir été là jusqu’au dernier moment, au moins elle n’est pas morte toute seule.

Mercredi 15 juin

J’apprends par email que je suis acceptée en Licence Pro Commercialisation des Vins, à l’IUT de Tours. Je suis ravie et déçue à la fois. J’ai maintenant une deadline, une date de retour et il faut que je m’organise en fonction de cette date. Mon vol retour est prévu pour le 25 septembre. Il me reste désormais deux mois et demi. Adieu mes rêves de Bali et d’Asie. Pas seulement pour ça je pense, moins envie et plus attirée par l’Amérique Latine. Tout se précise et il me faut penser à deux choses : trouver une entreprise d’accueil pour effectuer mon apprentissage à Tours, et trouver des compagnons de voyage pour un roadtrip dans le nord. Rien de plus facile : une annonce sur Gumtree!




Après de multiples réponses qui ne me satisfont pas malheureusement (des candidats masculins pour la plupart, âgés, australiens ou irlandais, parfois français, qui n’ont pas les mêmes attentes que moi). Je patiente, il me reste trois semaines pour trouver un lift. J’ai prévu de partir juste après mon anniversaire, vers le 9 juillet, pour pouvoir le fêter avec Dave et Sam. Finalement, deux semaines avant la date prévue je reçois un message de Matt, italien, 26 ans et Nico, français, 24 ans, qui ont une voiture, veulent partir à cette même date, et cherchent deux autres personnes. Après un long échange de mails c’est dans la poche. Il leur reste à trouver une autre personne pour compléter notre équipe. Départ prévu pour le samedi 9 juillet.

Mon annonce a eu plus que l’effet désiré et je reçois un mail de Jenny, une allemande qui cherche du travail sur Margaret River. Je lui dis qu’elle peut prendre la relève de mes deux jobs lorsqu’elle part et je lui propose même de venir pour quelques semaines à la ferme. La solitude ça pèse… Après quelques mails nous décidâmes de nous rencontrer et nous allâmes ensemble visiter une chocolaterie, une fromagerie et une fabrique de noix. On a beaucoup accroché et j’ai regretté qu’elle soit bloquée à Margaret River et ne puisse faire le voyage avec nous. Et puis le temps a passé et comme nous étions toutes les deux très occupées chacune de notre côté, nous ne nous sommes pas revues avant mon départ. On se retrouvera en France ou en Allemagne…








Une inspection annuelle est prévue à la laiterie et ça fait un petit bout de temps qu’elle n’a pas été nettoyée. Dave et Sam me proposent de travailler quelques heures extras pour les aider à la rendre présentable et c’est aussi une façon de m’aider à gagner plus de sous pour pouvoir voyager. Et puis ça m’a permis de discuter plus avec eux et d’apprendre à les connaître. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante. Ils m’ont soutenus lorsque Tom est parti, m’ont invité un million de fois à boire une bière ou à dîner, et je les considère un peu, eux et leurs enfants, comme ma famille ici en Australie. Ils vont me manquer.

Lundi 4 juillet 2011

Mon anniversaire, le cinquième que je passe loin de chez moi… J’ai aujourd’hui 24 ans. Sauf que c’est la première fois que je passe la moitié de la journée toute seule. La veille j’ai préparé un tiramisu, pour le repas organisé par Sam chez eux. Il est prévu que je passe la nuit chez eux car il y a de grosses chances que je finisse bourrée. J Sam concocte un repas « à la française » avec cinq différents plats, dont un superbe plateau de fromage. Rien à voir avec la France bien sûr, mais on est pas en France, et pour cette même raison c’est encore meilleur. Ils m’offrent des boucles d’oreilles qui feront sensation plus tard, ainsi qu’une figurine de vache, des fois que j’oublierai… J












La dernière semaine a été irréelle. Assommée de travail, mon sac à faire, la bouffe à terminer, mes fringues à laver. Et il m’a fallu jongler avec les exigences de Nicole qui m’en a fait voir des vertes et des pas mûres vers la fin, me demandant de travailler plus de jours que prévus, et l’après-midi, alors qu’elle savait que les aprèms je travaille chez Dave et Sam et que j’ai besoin gagner des thunes avant de partir. Elle m’a même ordonné (pas demandé) de faire le plein d’essence (dans les 100 dollars quand même) lorsque j’ai rendu la voiture gracieusement prêtée. Je ne voulais pas d’histoires alors j’ai déboursé, mais je bouillonnais intérieurement. Et puis voyant ma réaction elle a été sûrement choquée et en a parlé à Rodney, son mari, qui est venu me faire la morale et m’a demandé si je préférais payer la facture d’électricité à la place. Quel con ! Pardon mais toute l’estime que je pouvais avoir pour eux avant ce moment s’est envolée. J’ai été heureuse de déménager le dernier jour, Sam et Dave m’ayant proposé de passer la dernière soirée chez eux et de me déposer à 7 heures le lendemain matin à Cowaramup pour prendre le bus pour Perth.

Mon dernier jour : paquetage et nettoyage de ma maison, ménage du gîte, traite, puis dernière visite à Nicole et Rodney pour rendre la voiture accompagnée de Sam, et récupérer le formulaire papier qui me permettrait de faire la demande d’un second visa. Il faut 88 jours effectifs de travail dans une ferme ou travaux agricoles pour pouvoir prétendre à une seconde année en Australie. Je me dis que c’est toujours bien d’avoir le papier, on ne sait jamais, des fois que je voudrais y retourner. Je totalise 70 jours, il m’en manque donc 18, trois semaines de travail dans une ferme…

Bien entendu Dave et moi on s’est lâchés le dernier jour durant la traite et on a fait quelques erreurs mais on a pu filmer pour votre plus grand plaisir le processus de la traite (j’espère juste que je vais pouvoir mettre les vidéos sur ce blog). Une semaine auparavant on a fait une grosse boulette. On a oublié d’ouvrir l’enclos pour les vaches à la sortie. Elles se sont toutes entassées, peut-être une centaine de vaches pressées les unes contre les autres, incapables de bouger et commençant à se monter dessus. On ne s’en est aperçu qu’au bout d’une demi-heure. Pauvres vaches… Et il nous a fallu dix minutes pour ouvrir le portail au pied de biche et les libérer tellement il y avait de pression. J’avais trop honte. Je comprendrai qu’elle nous déteste. Mais non, elles ne nous en ont pas tenu rigueur.















Départ samedi 9 juillet 7:00 pour Perth. Quelques heures de bus. Le cœur lourd de laisser Dave, Sam, Danika, Zak et Kya (leurs enfants) derrière, mais léger à la fois à l’idée de repartir sur la route et de pouvoir enfin visiter l’Australie. Je repense à ces deux mois et je suis plutôt contente de moi. Je pars avec 2000 dollars, ce qui n’est pas énorme, mais devrait me suffire si je fais très attention, et j’ai appris plein de choses et amélioré mon anglais. Je remarque soudain que je suis capable de comprendre les australiens, chose impossible auparavant. Et puis je suis heureuse d’avoir pris la décision de rester à Margaret River pour un mois de plus, même si j’étais seule. J’ai pris des nouvelles de Tom et j’ai été triste pour lui d’entendre qu’il avait rallié Brisbane, en longeant la côte sud puis en faisant un détour par Alice Springs, en 10 jours !!! Ils ont speedé à mort. Et pas de travail une fois arrivés là-bas ! Je veux prendre mon temps et profiter de chaque kilomètre parcouru.

Voilà c’est tout pour aujourd’hui. Pardon encore pour ce retard de deux mois. Je n’ai pas encore commencé à écrire la prochaine partie narrant mon voyage de Perth à Brisbane, mais ne perdez pas patience, ça va arriver… Vous me manquez tous.

12.6.11

Faites vos jeux, rien ne va plus...

Un mois s’est écoulé depuis ma dernière publication sur ce blog et certains l’auront deviné, ce n’est pas seulement par excès de fainéantise ou manque de temps mais aussi à cause de retournements de situation. Pour tout vous dire ma situation actuelle est très différente de celle d’il y a un mois et j’ai dû remettre en partie mon voyage en question. Mais qu’est-ce-qui-c’est-passé ??? Retour en arrière, au samedi 14 mai, où je vous avais laissé la dernière fois. Pardonnez la peut-être inexactitude des dates, ça fait un mois quand même…

Samedi 14 mai

Samedi soir, où que tu te trouves dans le monde, c’est sacré. Tu sors et tu bois (et pour certains tu te défonces la tronche) et tu dragues. Première soirée au pub, lieu de socialisation, que ce soit en Angleterre, Irlande, Ecosse ou ici. Nous sommes accompagnés d’Andy, le stagiaire suisse qui est depuis deux mois à la ferme, et Roon, son ami danois. Ils ne sont pas très bavards mais l’ambiance est bonne, la Guinness excellente, et le chanteur-guitariste tue sa race. Kim Churchill qu’il s’appelle. Tom passe la soirée à tenter de pousser Cédric à parler à des filles. On essaie de le caser… Mais Cédric ne semble pas être d’humeur, peut-être parce qu’il savait déjà qu’il allait partir.

Après quelques verres nous nous lançons sur la piste (ce qui est assez extraordinaire vu que Tom et moi avons pour point commun d’être de piètres danseurs et d’en avoir honte) et après une salve d’aplaudissements nous nous ruons à l’unisson sur le chanteur et lui achetons deux CD. Paf ! 30 dollars ! Tom regrettera après-coup de les avoir achetés mais c’est lui qui passera son temps à les écouter…

Première soirée au pub Settlers à Margaret River

Roon, Cédric et moi



Mon p'tit Tom...





Y'a toujours un gars qui s'incruste sur les photos.... Cherchez l'intrus



Dimanche 15- Mardi 17 mai

La semaine passe plutôt tranquillement. Cédric a pris la décision de partir. Il ne sait pas encore exactement quand mais ça le taraude. Finalement il se décide pour jeudi.

Les classiques spaghettis beurre-ketchup-sel
dont mon petit frère raffole tant...


Cédric quelque peu coincé entre le lit et le mur... bouge toi Tom!

Mardi 17 mai

Nicole a prévu d’organiser une big fiesta pour on anniversaire, chez elle, le samedi suivant, avec plus de 50 personnes. Elle me demande si je peux lui filer un coup de main pour déblayer le garage et installer chaises et tables. No worries ! Tom propose même de traire les vaches quelques fois de plus pour qu’elle ait plus de temps pour elle. En échange je lui demande si par hasard elle n’aurait pas une voiture à nous prêter puisque Cédric pense nous quitter et que l’on se retrouvera sans véhicule. Selon elle ce n’est pas un souci, elle peut nous filer une Peugeot 405 qu’ils n’utilisent presque pas et qu’ils cherchent à vendre (3500$). Cool… Le seul hic c’est que si l’on se prend un kangourou on est dans la mouise. La voiture sera déclarée épave. Bon ok, on fera attention.

Mercredi 18 mai

C’est l’anniversaire de Nicole, 40 ans ! Nous lui avons acheté le quatrième livre de la saga Twilight car nous savons qu’elle est en train de lire le troisième. Cédric et moi nous attelons au papier cadeau. J’aime ! Et je pense que ça lui a plu.

Notre papier cadeau qui déchire tout, avec une vache suisse bien sûr!


Jeudi 19 mai

Le temps est très moche dehors : il pleut à verse et comme toujours le vent se déchaîne. Tôt le matin Tom et moi allons voir Nicole et lui expliquons la situation. Nous avons besoin immédiatement de la voiture car Cédric prend la route le jour même, il est en train de faire son sac. Elle nous demande de nous rendre au chalet de sa mère, qui est sur la propriété, et où se trouve la voiture, stationnés dans le garage. Manque de bol, pas de batterie. Impossible de la faire démarrer. Après de nombreuses tentatives nous finissons par la pousser jusqu’à la ferme (en descente, dans un champ) et mettons la batterie en charge pendant plus d’une heure. En attendant nous filons un coup de main pour débarrasse de leurs fruits un pommier et un cognassier (ou du moins ses fruits ressemblaient à des coings et en anglais ils appelaient ça des « quince »). Il est midi passé, je dois aller traire les vaches à 15h, la voiture ne semble pas vouloir se charger et je commence à en avoir gros sur la patate de ses saletés de bagnole qui nous font toujours de sales plans. Seul espoir qui nous reste, tenter de pousser de nouveau la voiture, maintenant qu’elle a un semblant de batterie. Hourra ! Victoire ! Elle finit par démarrer et on la fait tourner pendant bien une heure histoire d’être sûrs qu’elle ne s’arrête pas. Cédric repousse son départ d’une journée car il est déjà tard. Tout est bien qui finit bien.

Ma titine!! Une Peugeot 405 rouge qui consomme que dalle

Lieu de mon assignation à résidence ;)

Vue depuis la fenêtre sur la brume du matin, c'est pas magnifique...?



Vendredi 20 mai

Tom va traire les vaches à 6h30 mais manque de bol il y a eu un malentendu et finalement ils n’avaient pas besoin de lui. Il rentre, dépité, et se recouche. Moi je me lève un peu plus tard et passe la matinée à aider Nicole pour sa fête. Puis Cédric et Tom arrive et c’est un vrai départ cette fois, ou du moins c’est ce que Cédric a voulu nous faire croire… Il prévoit de partir vers le nord et de voyager avec Tristan et Angélique, deux de ses amis (un couple de français) que j’avais rencontré à Melbourne. Il me laisse un long mot d’adieu. Tu vas nous manquer Cédric et tu nous auras bien fait rigoler… Nous passons donc notre première soirée en tête-à-tête Tom et moi.

Samedi 21 mai

Samantha et Nicole nous ont chaudement recommandé de faire un tour par le vide-grenier qui a lieu tous les quinze jours à Margaret River. Nous étrennons la voiture qui, nous le découvrirons au fil des kilomètres, ne consomme presque rien et fonctionne au gasoil. Je l’aime tout de suite et nous sommes assez contents d’avoir celle-ci à la place de la Holden Commodore qui consommait tant. Le vide-grenier est assez décevant. Il se tient sous un hangar et rassemble de tout et n’importe quoi. Mais la seule chose que nous trouvons c’est un câble auxiliaire pour pouvoir écouter de la musique depuis nos Ipods sur la chaîne Hi-Fi. Après une autre traite nous nous rendons à la fête de Nicole à laquelle nous avons été conviés. L’ambiance est très sympa, les convives sont charmants et le buffet est absolument délicieux. Je me ressers. Le gâteau d’anniversaire (à la carotte) est quant à lui à tomber par terre. J’en emporte une part pour le petit-déj. Et quant à nous, nous sommes bien éméchés, après quelques bières et quelques verres de vin rouge (pour moi) et de vin blanc (pour Tom). Nous discutons allègrement avec Dave et Samantha qui ont été invités, ainsi qu’avec Andy et d’autres que nous connaissons moins. Tout le monde a bien bu. Nous finissons par rentrer tôt, il faudra se lever pour la traite du lendemain matin.

De gauche à droite et de haut en bas:
Rodney, Nicole, et leurs enfants Dominique, Lucas et Justin.
Des prénoms très suisses

Nicole soufflant ses 40 bougies

La même photo avec moi en plus. Toujours ce bon vieux sweat rouge...


Dimanche 22 mai

Nous avions décidé que je travaillerais chez Dave et Sam la semaine et que Tom lui travaillerait les week-ends pour payer le logement. Et que nous partagerions mon salaire puisque Tom n’était pas payé. Cependant il était tellement fatigué ce matin-là que je me suis proposé pour aller traire à sa place. Avec Andy. En rentrant à la maison, après une bonne douche brûlante indispensable et méritée, Tom décide de faire un tour sur la moto qu’ils nous ont prêté (une 200 cm3 Honda) et me propose de me montrer comment la conduire. Moi qui n’ai jamais conduit une moto de ma vie. Ma première expérience. Ma foi, les premiers essais sont plutôt encourageants et  après avoir passé la première, seconde, troisième, dans un champ où se trouve un terrain de motocross, je décide de prendre un chemin puis de faire demi-tour et revenir. Hélas ! Très mauvaise idée. Après m’être arrêtée dans le chemin (au point mort), je décide de faire demi-tour à califourchon sur la moto en tournant le guidon. Au moment où je passe la première, ma roue avant est tournée vers la clôture et je n’ai pas le temps de tourner suffisamment le guidon. Je pars dans le champ voisin, emportant avec moi 100 mètres de clôture. C’est con… Je parcours environ 10 mètres en chute libre avant de me laisser tomber et de me crasher sur l’herbe verte avec mon casque sur la tête. Ouf rien de cassé, mais je suis sous le choc. Tom, qui ne m’a pas vu tomber, finit par arriver sur les lieux du désastre et m’aide à relever la moto (qui était toujours en première) et nous constatons l’ampleur des dégâts. On est mal, très mal… Heureusement le champ dans lequel j’ai atterri est voisin de celui où se trouve les 165 vaches. Selon Tom, qui a l’habitude de réparer les clôtures en Angleterre, il faut un tracteur pour tendre les fils de fer. Oups… Je prends la voiture et la tête basse je vais raconter à Rodney ma mésaventure. Je m’attendais à ce qu’il me fustige sur place mais au lieu de ça il a rigolé et m’a dit qu’il a l’habitude, mais qu’en principe ce sont plutôt les vaches et les kangourous qui défoncent les barrières… J Il est venu dans l’après-midi et on a réparé ensemble le fil de fer, non pas avec un tracteur mais avec un outil spécial. Avant de partir pour la traite de 17h, Tom m’annonce que Mike, l’ami avec lequel on devait initialement voyager a prévu de quitter son job, après quatre mois dans une ferme à Espérance (sur la côte sud-ouest) et qu’il arrivera dans la semaine qui vient. Ok. Cette journée aura été très éprouvante pour moi.

La Honda 200 avec laquelle je me suis ramassée


Mardi 24 mai

Mike a finalement accéléré ses plans et débarque mardi après-midi. J’ai le plaisir de le revoir, à mon retour de la traite, après quatre mois depuis Singapour. Presque immédiatement l’ambiance change, devient tendue. Tom et Mike s’entendent à merveille mais ce dernier ne s’adresse pas à moi et je me sens de trop dans leur duo soudain retrouvé. J’essaie de faire la conversation mais je peine à comprendre Mike et mes questions sont suivies de réponses trop courtes. Après quelques soirées arrosées (et enfumées J ), il me semble évident petit à petit que notre trio ne va pas fonctionner. Je commence à déprimer et c’est alors encore plus dur de communiquer avec mes compagnons. Je suis prise d’un gros moment de doute et pense partir. Cédric nous paie une visite le vendredi suivant, avec Tristan et Angélique. Ils passent la nuit chez nous et repartent le lendemain matin, vers le sud… Finalement ils ont préféré visiter un bout de la côte sud avant de rallier Perth puis le nord. Je me dis que je pourrais partir avec eux, me sentant comme le vilain petit canard , mais j’aime trop la maison et mon boulot pour partir. Si les gars veulent partir, qu’ils partent.

Samedi 28 mai

Soirée au pub, de nouveau, avec cette fois Mike, que Tom essaie aussi de caser. C’est moi qui dois les reconduire chez nous. Donc c’est moi qui ne bois pas. Ca ne me dérange pas, pour le prix d’une bière je peux avoir deux jus d’orange J . De plus, chacun me paye un verre. Le groupe de reggae est à mourir d’ennui et nous finissons par rentrer vers minuit, moi au volant, sobre mais hyper flippée car obligée de conduire pour la première fois sur la route principale (limitée à 110km/h), sur le côté gauche, de nuit, avec la menace omniprésente des kangourous, la radio à fond la caisse et quatre mecs bourrés qui me donnent des indications différentes. Après quelques erreurs de direction de ma part, Tom finit par reprendre le volant sur les routes secondaires. Ouf ! Echappée belle. Après un accrochage à Melbourne avec la voiture d’Alberto, vous comprendrez que je n’étais pas très à l’aise pour conduire de nouveau. Une nouvelle donnée est entrée dans notre vie. Le grand-père de Tom, qui était décédé une semaine avant son départ pour l’Australie, était apparemment assez riche et tous les membres de sa famille allaient recevoir une belle somme d’argent, dans les 10 000 livres selon Tom. Cet idiot (pardon Tom) s’est mis dans la tête qu’avec cet argent il pourrait voyager sans travailler et surtout qu’il allait le recevoir bientôt.

Tom, Mike, Andy et Roon


Lundi 30 mai- Vendredi 3 juin

Tom et Mike se sont alors mis à la recherche d’une voiture. Que Mike a fini par acheter. Un Landcruiser pour 3000 dollars. Nicole nous a demandé de nettoyer la Peugeot et de la lui confier le samedi suivant pour l’amener à une vente aux enchères où elle espérait la vendre. Je commence sérieusement à avoir peur. Si les gars partent et que Nicole vend la voiture je suis cuite, pas moyen de bouger, pas de sous, pas de moyen d’aller travailler.

Les vaches depuis la fenêtre du salon

Mike et Tom, le duo d'inséparables

Une des vaches qui couvrent la région sud-ouest, ici à Augusta, près du phare
Clairement une vache-pirate


Vendredi 3 juin

Heureusement mes anges gardiens, Sam et Dave, apprenant la situation, me proposent de rester chez eux si je le souhaite ou de me prêter leur pick-up pour faire le trajet de ferme à ferme. Ils sont merveilleux. Je prends vraiment beaucoup de plaisir à travailler pour eux. Le travail en lui-même est facile et Dave (avec qui je bosse la plupart du temps) est très marrant. On s’amuse à appeler les vaches dans toutes les langues, on rigole lorsque les jets d’eau pour nettoyer les crottes et la pisse se mettent soudain à nous arroser tous seuls, on blague à propos des taureaux qui se prennent pour des vaches et viennent se faire traire. Il insiste pour que je monte sur le quad et ramène les vaches et que je fasse une piqûre à l’une des vaches qui a la patte abîmée (mais je me sens mal à la seule vue de l’aiguille, qui dirait que ma mère est infirmière ?). Je suis désormais très à l’aise avec le boulot et nous sommes de plus en plus rapides. Après chaque traite, à 18h, quand la nuit est tombée, ils me proposent une bière. Au début c’était juste le vendredi, car c’est jour de paye, mais au fur et à mesure c’est devenu quotidien. Pas grand-chose, juste une bière, car il faut que je puisse rentrer chez moi ;) Pour nous les Working Holiday Visa, la tolérance alcool est de zéro, mais les flics ne sont jamais dans les pistes par où je passe, donc pas de souci. A plusieurs reprises ils nous ont offert de quoi manger (steaks et rôti, soupe de citrouille) et la veille (jeudi) ils m’ont invité à manger une soupe de chou-fleur (miam-miam), après une bonne heure de discussion et une bière, car il savait que les gars étaient partis à un tournoi de poker à Margaret River.

Un des veaux de chez Sam, trop chou

Cédric, Feve (du nom d'un joueur d'Aussie Rules)
et Buddha (parce que Sam est fan de Bouddha et qu'il lui ressemble aussi) 


Dave


La laiterie




L'endroit où les vaches sont traies

Moi à l'oeuvre



Ce soir-là, comme tout vendredi, j’ai touché ma paye de 300 dollars. J’étais contente mais épuisée. Puis après une bière je suis rentrée à la maison, trouvant un petit mot de Tom et Mike m’avertissant qu’ils étaient partis mais qu’ils revenaient d’ici 20 minutes. J’ai pris ma douche et en sortant je les ai vus arriver avec un pack de 30 bières. Ils se sont mis à boire et je me suis un peu énervée de les voir glander alors que j’avais bossé et que j’avais faim. Bref après quelques minutes on s’est fortement engueulés Tom et moi (pour diverses raisons) et ils sont partis au pub sans moi. J’ai aussitôt regretté mon attitude mais ils étaient déjà en route. On s’est réconciliés lorsqu’ils sont rentrés, complètement ivres, et les jours suivants ont été plus relax. Parfois ça fait du bien d’exploser.

Samedi 4 juin

Nicole nous avait demandé plusieurs choses. Primo d’amener la voiture pour la laver de l’extérieur avec le jet d’eau (à Tom). Secondo de nourrir les veaux (à moi). II était prévu que j’y aille vers 8h, après la traite. Mais lorsque Tom s’est réveillé à 6h les effets dévastateurs de l’alcool étaient là. Impossible de se lever et envie de vomir. Du coup je m’y suis collé et il est venu me rejoindre plus tard et m’a aidé à nourrir les veaux.
Dernière soirée au pub avec les garçons. Plutôt ennuyante car ils n’aimaient pas la musique (jazz-rock) et ont voulu rentrer tôt.

Lundi 6 juin


Finalement j’ai récupéré la voiture qu’ils n’ont pas réussi à vendre. Ce jour-là une vache m’a donné un coup de patte et le bout de mon majeur (mon doigt) s’est retrouvé sous sa patte. Heureusement rien de cassé mais j’ai bien failli m’évanouir de douleur. Matt, le copain anglais de Tom que nous avions connu au Coolibah Lodge, est arrivé dans l’après-midi. Un mec très sympa. Lui aussi il est fauché mais ils ont décidé de partir tous les trois ensemble. Ils m’avaient proposé de voyager avec eux bien sûr mais j’ai décliné leur proposition étant consciente de l’enfer que l’on vivrait tous. Après un bon rôti préparé par Mike (je dois reconnaître qu’il se débrouille pas si mal), nous avons enchaîné sur un jeu à boire. The Ring of Fire !! Un des jeux les plus marrants que j’ai eu l’occasion de tester, qui sort du traditionnel caps. L’objectif est toujours le même, essayer de faire boire le plus possible les autres joueurs mais on joue avec un jeu de cartes et chaque carte (de l’as au 2) représente une règle différente. Je m’en suis bien sortie mais comme le jeu est long (environ 2 heures) et que l’on boit presque en continu, à la fin j’étais complètement sèche. Filé direct au dodo.

Mardi 7 juin

Journée noire. Réveil avec des envies de suicide. Je sens que mon crâne va imploser, que mon ventre va recracher tout ce que j’ai pu ingurgiter la veille, et j’ai un sentiment d’oppression qui grandit… Tom va me quitter. Aujourd’hui. Ce matin même. Et il n’y a rien que je puisse faire. Il y a même pire. Il est 8h, les gars sont frais comme des gardons (on n’a pas la même résistance à l’alcool, c’est évident) et sont déjà en train de ranger l’orgie de la veille et de préparer leur 4X4. Quant à moi, il faut que je me rende à Margaret River pour 10h, car je dois nettoyer une maison de vacances de location. Ca ne pouvait pas plus mal tomber et je n’ai pas pensé à la gueule de bois la veille lorsque j’ai commencé à boire. En fait je sens plutôt que je suis toujours ivre. Je songe à appeler Stéphanie, la proprio, et lui demander si je peux repousser d’une journée, mais c’est ma première journée de boulot et ça ne serait pas bien vu du tout. Je me demande aussi si c’est raisonnable de prendre la voiture dans mon état mais dix heures ont passé depuis mon dernier verre, et c’était de la bière alors… Je prends une douche qui me revigore pour un moment, puis mange mon p’tit-déj en solitaire car les gars ne mangent pas le matin, et fais mes adieux à Tom (très brefs car je commence à fondre en larmes). Après un mois et demi passés ensemble c’est dur de se dire que je vais peut-être ne jamais le revoir. Et aussi qu’à partir de maintenant je suis seule. Les mecs quitteront la maison quelques heures plus tard. Adieu !

Sur le trajet pour la maison de vacances, The Blue Wren, je me dis que malgré tout je suis quand même en Australie, avec une maison, une voiture, et deux boulots. Ca pourrait être pire. Je relativise et je me concentre sur ma prochaine tâche. Le nettoyage de la maison. Les derniers occupants l’ont laissé dans un très bon état et je me demande ce qu’il reste à nettoyer. Je commence alors à nettoyer les toiles d’araignées, ce qui signifie repasser l’aspirateur derrière… Et je prends mon temps. Après deux heures je m’aperçois que je ne vais pas pouvoir finir à temps. Les draps ne sont pas encore secs et… malheur ! une des chambres s’est close de l’intérieur lorsque j’ai fermé la porte. Impossible de rentrer et de refaire le lit. Oups ! Je me speed et tente de finir dans le délai imparti (4h) mais il apparaît très vite que je ne finirai pas dans les temps. Ok, pas de panique, j’appelle Stéphanie à 14h, lorsque je suis censée avoir fini et lui dit pour la porte. Elle me rassure, ce n’est pas un problème, la prochaine fois elle laissera les clés des portes des chambres en cas de pépin. Et il n’y aura pas de nouveaux hôtes avant un bout de temps. Cela me laisse donc le champ libre de revenir le lendemain et finir ce que je n’ai pas eu le temps de faire. Car il est 14h30 et je dois être à 15 heures à Cowaramup pour la traite. Mais je me garde bien de lui dire. Elle me transfère directement sur mon compte les 80 dollars bien mérités.

Je tente de m’occuper dans la soirée, appelle ma mère que je n’avais pas entendue depuis un mois, et ça fait du bien. Finalement je m’endors tard dans la nuit, exténuée.

Mercredi 8 juin

Je profite de courses à faire à Margaret River pour retourner au Blue Wren et finir ce que j’avais commencé. Une heure et demie plus tard la maison brille. Je me sens mieux. La prochaine fois, s’il y en a une, je ne sous-estimerai pas la quantité de boulot. La maison est immense et quatre heures sont bien peu de choses.
Andy, le stagiaire suisse, me rend une visite surprise ce soir-là, avec deux bières pour chacun. Son anglais est assez approximatif et souvent je ne le comprends pas mais nous discutons pendant plus d’une heure et ça fait du bien de parler à quelqu’un.

Vendredi 10 juin

Jour de paie. Sam et Dave m’invitent à dîner. Un bon steak ainsi qu’un gratin de patates (« studs » comme ils les appellent familièrement) et une sorte de quiche à la courgette. Délicieux. Puis on finit dans le salon, devant un feu de cheminée et un match de football australien (Aussie Rules), avec une bière gelée à la main. Sam me prête une écharpe et elle va me servir, les températures sont très basses (environ 4°C le matin) et je dois me lever à 6h le lendemain pour aller traire les vaches du week-end.  Je rentre chez moi un peu pompette mais toujours très prudente.

Samedi 11 juin

C’est désormais moi qui me charge de traire le week-end puisque Tom n’est plus là et que c’est la condition sinéquanone pour avoir la maison (et la voiture). C’est dur à 6h30 le matin, lorsqu’il fait encore nuit, froid, et que les trayeuses sont encore froides et ne veulent pas se fixer sur les pis. De plus je ne suis pas une personne matinale. J’ai la tête dans le cul (pardon papa pour l’expression).

Rebelote l’après-midi. Auparavant je suis allée me promener à pied dans la forêt alentour et c’est assez curieux de sentir le silence autour de moi. Pas un bruit, pas une bête, alors que cet endroit est envahi de kangourous et autres bêtes. De plus la végétation est toujours la même sur des kilomètres, pas de clairière ou d’étang, rien que des eucalyptus. J’ai quand même vu un kangourou mort, les entrailles béantes et la moitié de sa face arrachée dévoilant ses os et sa mâchoire.

Andy m’invite à dîner le soir, spaghetti all’arrabiata, super épicé mais très bon. Je rentre quand même me coucher tôt. Lever à 6h le lendemain.

Dimanche 12 juin

Après la traite (toujours avec Andy), Roon, le danois passe nous prendre dans sa voiture de sport et nous passons la matinée à Bunbury, la ville où nous avions eu la panne de voiture. Matinée shopping mais je réussis à ne dépenser que 25 dollars (dont 10 dollars de crédit pour mon portable), je dois me serrer la ceinture…

Voilà aujourd’hui on est lundi 13 juin et je vous écris toujours depuis la maison de la ferme, qui va être ma résidence pour les deux ou trois prochaines semaines. Je compte économiser jusqu’à 1500 dollars puis partir vers le nord. Nicole m’a dit que je pouvais partir quand je le souhaitais, que cela ne posait pas de problème. Je vais laisser une annonce sur GumTree et espérer trouver des compagnons de voyage pour aller jusqu’à Darwin tout en prenant mon temps. J’ai hier répondu à une annonce pour un départ le 28 juin avec une arrivée à Darwin le 28 juillet, en van, avec trois italiens. Ca pourrait être sympa. Mon 24ème anniversaire approche à grand pas et je ne sais toujours pas si je vais le fêter ici ou sur la route. Qui vivra verra…

Je viens de recevoir un email de Stéphanie qui est très satisfaite du résultat et me demande de nettoyer de nouveau la maison mardi prochain. Pas de soucis J Elle m’a aussi précisé que j’avais perdu beaucoup de temps à laver les housses de couette alors que cela n’était pas nécessaire. Je comprends mieux maintenant pourquoi ça m’a pris autant de temps… Difficultés de la langue…

Mon anglais s’est quand même nettement amélioré et je commence à bien comprendre les gens. Ca fait plaisir… 

Voilà mes chers lecteurs c’est tout pour aujourd’hui. Les semaines qui vont suivre risquent d’être calmes, mais vous en saurez plus à la prochaine. Une pensée à ma famille et à tous mes amis qui sont éparpillés sur le globe. Vous me manquez tous.


10.5.11

Margaret River

Dimanche 1er mai

Ca y est ! Nous (c’est-à-dire Tom, Cédric et moi) avons fixé une date de départ. Je crois que nous avons tous bien aimé Perth. C’est une ville sympa, pas trop grande, avec de superbes plages juste à côté. Voici mon classement (temporaire) des endroits que j’ai préféré en Australie.

1.      .Fremantle (Fremantle Prison +++)
2.      .Perth (Scarborough Beach +++, Cottlesloe+)
3.      .La Tasmanie (Cradle Mountain ++, Mount Amos +++, Launceston ++)
4.      .Melbourne (la banlieue nord-est, Flinders Station ++)
5.      .Margaret River
6.      .Ballarat

Si vous prêtez bien attention vous pourrez remarquer que je parle de Margaret River alors que je n’y suis pas encore allée. C’est parce que j’écris rétrospectivement et qu’à l’heure où je vous parle je suis dans un petit village près de Margaret River. Mais revenons à nos moutons…

Il était clair pour Cédric et moi que nous allions à Perth pour le soleil, la plage et une bouffée d’air frais. Melbourne devenait trop pesante pour nous. Nos deux premières semaines à Perth se sont bien passées (excepté pour notre recherche d’emploi) mais une grosse partie de notre maigre budget a filé dans l’auberge de jeunesse. Que je recommande chaudement soit-dit-en-passant. Voici l’adresse pour ceux qui seraient tentés de faire un petit tour par Perth. Ambiance chalet de montagne même si on est à la mer, staff très sympa, petit-déjeuner inclus et bonnes nuits complètes garanties :

Coolibah Lodge - 194 Brisbane Street – Northbridge - Western Australia
Et le site Internet of course: www.coolibahlodge.com.au

Pour résumer la situation : Tom avait un boulot mais qu’on pouvait considérer comme un mi-temps pour une ligue de Poker, où il avait prévu de rester pour trois ou quatre mois. Cédric avait de l’argent de côté, pas trop besoin de travailler et surtout une grande envie de voyager. Et moi j’étais pas loin du seuil de pauvreté. Il devenait urgent de faire quelque chose. Cédric a pris le taureau par les cornes et nous a confié son envie d’acheter une voiture. Voilà comment nous sommes entrés (ou du moins Cédric) en possession d’une Holden Commodore modèle 1989 à un couple de backpackers. Quelle riche idée… Nous avons fixé notre date de départ au lundi, jour fatidique où nous étions tous les trois à la rue car nous n’avions pas prolongé notre réservation au Coolibah Lodge.


Notre voiture et accessoirement notre lit aussi


Les gars qui bidouillent et qui rêvent déjà...


Nous sommes donc dimanche avec un départ prévu le lendemain, et nous n’avons toujours pas vu la principale attraction touristique de Fremantle, Fremantle Prison !! Après avoir repoussé par deux fois une sortie nocturne en groupe pour aller voir une visite guidée de nuit de la prison, nous décidons finalement Laura (« my evil twin », ma jumelle diabolique) et moi-même d’y aller en cette magnifique journée d’automne.
Fremantle Prison

A voir absolument. Je ne regrette pas un seul instant d’avoir dépensé 25 dollars (euh non, 22 dollars, car je suis étudiante ;) ) pour passer plus de trois heures de visite guidée dans ce bâtiment qui en a vu de belles. Nous avons eu la chance de tomber sur un guide qui était absolument merveilleux. Au début on (enfin surtout moi) a galéré pour comprendre ce qu’il disait car il avait un sacré accent écossais et il s’est souvent moqué de moi car je ne comprenais guère et j’avais l’air très stupide avec ma tête d’ahurie. La première visite consistait à nous montrer comment vivait les prisonniers à l’époque, depuis la colonisation de l’Australie Occidentale jusqu’en 1991, date à laquelle ils ont fermé le pénitencier. Ce qui était captivant par-dessus tout c’est que ce guide a été gardien pendant 39 ans de la prison avant de faire des visites pour les touristes. Il connaît donc extrêmement bien les lieux, les prisonniers et les anecdotes qui font sourire. Il nous a montré le lieu où avaient lieu les exécutions (par pendaison) mais nous a ensuite rassurées en nous disant qu’il n’avait jamais assisté à aucune d’entre elles puisqu’elles avaient cessés en 1964. Puis nous sommes restés avec Jim, le gardien, pour la seconde visite, qui relatait les différentes évasions ou tentatives d’évasion. Tout cela sous un grand soleil, et avec la sensation de voir pour la première fois quelque chose d’historique et de culturellement intéressant.
Puis nous avons rejoint Cédric sur la plage, regardé le soleil se coucher et enfin rejoint Tom qui nous a annoncé qu’il avait passé une journée difficile car il avait du annoncer à son boss qu’il partait. Dur… A ce moment précis j’ai espéré très fort que nous n’étions pas en train de faire une connerie.


Les vestiaires de Fremantle Prison


Organisation de la journée



Division 1


Salle d'éxécution par pendaison




Au parloir




Laura (moi), Jim notre guide et gardien, et Laura (l'autre)





Lundi 2 mai

Le départ se fait un peu à contrecœur. C’est dur de se lever tôt, de rassembler ses vêtements pas encore secs, faire ses sacs, prendre son dernier petit-déj et tout cela avant 10H ! Mais on a bien géré et vers midi nos affaires étaient entassées dans la voiture. Il ne nous restait plus qu’à nous équiper pour camper : mini-gazinière, glacière, ustensiles de cuisine et de quoi dormir. N’ayant pas tout trouvé nous décidons d’acheter le reste le lendemain, sur notre chemin vers Margaret River. Pourquoi cette destination ? Hmmm à bien y réfléchir je crois que c’est la faute de Tom… ;) Nous pensions aller vers le nord car Cédric avait une copine qui lui avait filé un tuyau à propos d’un job à Carnavaron. Mais c’était très très au nord, bien trop au nord. Du coup on s’est dit qu’on pouvait commencer par Margaret River, au moins pour visiter, et peut-être qu’on trouverait du boulot.

Le soir nous nous sommes rendus à une compétition de poker  à laquelle nous avait convié Frank et Jason, les patrons de Tom. Première fois pour moi, et je me suis contentée de regarder, ayant appris les règles du jeu un peu plus tôt dans l’après-midi. Tom a fini troisième, ce qui était très honorable selon moi, mais il aurait préféré finir premier (of course !). Puis nous avons décollé pour Scarborough, superbe plage dont je vous ai déjà parlé qui possède un parking, des douches et un barbecue, et y avons passé la nuit. Selon mes compagnons de voyage, la pire nuit qu’ils aient jamais passés. Bon moi j’en ai vues d’autres et de toute façon je dors rarement bien.


Mardi 3 mai

Nous n’avons pour ainsi dire pas dormi. Tom allongé sur le siège avant de gauche (siège passager, très inconfortable car il est plutôt grand), moi sur celui de droite, mes jambes calées sous le volant, et Cédric étendu sur le siège arrière dans (presque) toute sa longueur. Avec pour point commun de ne pas avoir eu le courage de sortir nos duvets et de se réveiller avec des gros coups de soleil sur la tronche. Coooool. Après un délicieux petit-déj de voiture sur le parking et une conversation avec deux australiennes  âgées qui semblaient porter des combinaisons d’apiculteurs pour se protéger (apparemment elles craignaient le soleil), ma première douche froide. Délicieuse… C’est dans ces moments-là qu’on réalise que l’on est à l’autre bout du monde et que ce genre de situation n’arrivera peut-être plus jamais, que l’on n’aurait pas l’occasion de se geler les os à 10h du matin à proximité d’une plage pleine de surfeurs débutants. Big time. Et grand départ...

...pour Rockingham, une petite ville à 20km au sud de Perth, nous nous arrêtons pour compléter notre équipement dans un magasin appelé BCF (Boating Camping Fishing) qui nous semble être pas cher mais nous découvrirons par la suite que nous nous trompions. Et aussi qu’il y avait un tas d’autres magasins de camping juste à côté. Il nous manque toujours de quoi dormir parce que manque de bol le seul matelas gonflable qu’il restait est trop grand pour loger à l’arrière de la voiture (pourtant le coffre est grand). Je me souviens alors d’un conseil donné par un backpacker français au Coolibah Lodge et nous nous rendons à K-mart. Ce magasin est un vrai paradis. Nous retrouvons tout ce que nous avons acheté, mais à moitié moins cher, et complétons notre arsenal. Finalement nous nous équipons de tapis de gym, d’une couette et d’oreillers. Sans parler d’un plaid polaire à 5 dollars parce que je supporte mal les nuits fraîches. Et nous partons vraiment cette fois.

La route de Tom...


Enfin prêts à partir!!




Nous faisons une halte à Bunbury, à environ 165 km au sud de Perth. Nous nous garons sur un parking et les gars ne résistent pas à l’appel du McDonalds (pour Cédric) et KFC (pour Tom). Quant à moi vous connaissez mon aversion pour les fast-foods. Je me contente d’un paquet de Squirms. Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est une drogue légale en Australie. Un Squirm est un ver. Ces vers sont des bonbons mous et sont recouverts de sucre. Dans mes moments de déprime il m’arrive souvent de m’enfiler un paquet entier et dès que j’en vois un je sens ma volonté faiblir. Chacun sa petite faiblesse, je ne bois pas, je ne fume pas, je peux bien mettre en péril ma santé de temps en temps. J Bref, petite collation dans la voiture lorsqu’un monsieur s’approche sur notre droite et nous demande si c’est à nous. Qu’est-ce qui est à nous ? Bah le liquide là, qui fuit de la voiture. Cédric sort de la voiture, se penche et déclare : non non c’est pas à nous. Suspicieux, Tom et moi sortons à notre tour de la voiture et restons cois devant la grosse flaque verte fluo qui s’étale en-dessous de la partie droite du moteur. Ca m’a beaucoup fait penser à Flubber. Toujours est-il que Tom savait ce que c’était et en plus le gars l’avait dit explicitement mais comme c’était en anglais on avait pas compris. Le liquide de refroidissement. C’est un mot qui fait très peur. Ca veut dire que le moteur n’était plus refroidi et surchauffait. Mauvais signe. Et la nuit tombait. Nous nous sommes informés de la plage la plus proche, à cinq minutes et avons tenté de la rallier. Nous avons du nous arrêter en chemin car l’eau que nous avions versé dans le réservoir pour remplacer le liquide ne suffisait pas et le moteur surchauffait de nouveau. Arrêt d’urgence sur le parking d’un camping grand standing. Nous pensons passer la nuit ici et demandons à combien est la nuit, 41 dollars, bien trop cher pour nous. Nous ne pouvons ni planter la tente, ni sortir nos duvets et préparer notre lit car si nous nous faisons virer du camping durant la nuit il faudra que l’on se bouge vite, et ce sera moins facile d’expliquer que nous sommes coincés ici juste à cause d’un liquide. Nous tentons le tout pour le tout et atteignons enfin la plage.

Il est tôt, peut-être 20h, il fait nuit depuis déjà deux heures, et nous n’avions pas prévu de finir sur une plage à la moitié du chemin. Tom et moi filons sur la plage et attendons d’être rejoint par Cédric, qui prend le mauvais chemin et parcours 1,8km dans les buissons, puis 1,8km de retour sur la plage. Nous regardons les étoiles, flippons à la vue d’une lumière qui semble s’approcher mais en fait non, et philosophons sur la vie et contemplons notre situation. Pas très glorieuse. Puis installons notre lit dans la voiture, correctement cette fois et franchement on est assez fiers du résultat final. Photos à l’appui.


Première nuit sur la plage dans la voiture, Bunbury












Mercredi 4 mai

La voiture a refroidi, on la conduit au plus proche garage, dans le centre de la ville. Le premier garagiste nous explique que c’est soit le thermostat, soit le radiateur, soit le joint de culasse (et là on est mal). Sauf que dans tous les cas ça va nous coûter cher et qu’il faut compter 100 dollars de l’heure pour la manœuvre. On change de garagiste. Après plusieurs essais infructueux nous finissons par atterrir dans un garage familial qui nous propose d’effectuer un test pour déterminer si le joint de culasse est mort, pour 20 dollars. Le test est négatif. Ouf ! La voiture n’est pas encore déclarée épave. C’est alors qu’on réalise petit à petit que l’on s’est peut-être fait roulés par le mexicain et que cela leur était sûrement arrivé à eux aussi et que cette voiture changeait peut-être de proprio tous les quinze jours. Bon… On essaie une autre bidouille pour 100 dollars en espérant que la voiture ressuscite. Nous avons perdu toute la journée, nous n’avons pas déjeuné et sommes morts de faim, il est 15h30 et l’on sort du garage. Après une quinzaine de kilomètres en direction de Margaret River nous sommes forcés de stopper sur le bas-côté et le liquide fuit de nouveau. Nous faisons demi-tour et finissons par retourner sur la même plage. Mais auparavant nous faisons une halte à un autre arrêt où nous avons repéré des douches et re-belotte, douche froide, encore la même sensation d’ivresse.







Cette fois nous plantons la tente, sur le parking, tout près de la voiture. C’est alors qu’arrive un français babacool, en van bien sûr, fan de surf et qui commence à donner les bons plans de la côte ouest à Cédric. Pendant ce temps on cuisine (noodles, miam-miam) et l’on est toujours aussi étonnés de voir plus d’une vingtaine de voitures venir chacune leur tour sur le parking, s’arrêter entre quelques secondes et dix minutes, puis repartir sans même avoir vu un passager en descendre. Nous en concluons que c’est sans doute un lieu de rendez-vous pour un dealer et ses clients.

Une fois le français au dodo, vers 21h30, nous nous installons confortablement dans la tente et regardons Woolf Creek, le fameux horror movie qui est censé nous effrayer, sur le MacBook de Tom. J’ai apprécié de revoir ce film et, aussi incroyable que cela puisse paraître, en comprendre la presque quasi-totalité (sans sous-titres bien sûr). Puis, grand miracle, nous recevons un texto de la part d’une dame à qui nous avions envoyé un message sur GumTree. Elle nous fait savoir que si l’on est toujours ok l’on peut rester dans sa ferme en échange de quelques heures de travail par semaine et que c’est vers Margaret River. On lui répond que l’on a eu un petit pépin avec la voiture mais que si l’on arrive à la faire réparer on est toujours ok. Good night !


Jeudi 5 mai

Petit-déj sur le parking puis l’on se rend chez un vendeur de pièces détachées à qui l’on achète un (nouveau) radiateur qui doit avoir quelques années, ainsi qu’un nouveau réservoir pour le liquide de refroidissement (mais ça coûte que dalle), le tout pour 100 dollars. La voiture nous aura coûté 1750 dollars jusqu’à présent. Puis on se rend dare-dare chez notre mécano de la veille, qui nous prête gracieusement ses outils. Nous commençons alors à bidouiller la caisse. Enfin quand je dis nous je devrais dire Tom et Cédric, parce que moi, n’y connaissant absolument rien, j’ai préféré faire profil bas et ranger la voiture pendant ce temps-là. Après environ une heure le radiateur et le réservoir étaient changés et la voiture semblait fonctionner de nouveau. Petit test qui nous rassura et l’on était reparti ! Je n’en croyais pas mes yeux et j’étais tellement fier des mecs, ils ont vraiment assuré ! Je pense que si j’avais été seule, j’aurais été très mal… Premièrement pour comprendre le problème, deuxièmement le garagiste, et enfin pour régler le problème.



Nous sommes finalement arrivés à Cowaramup, à environ quinze kilomètres au nord de Margaret River. C’est ici que se trouve la ferme de Nicole. Nous y arrivons vers 16h et elle nous montre l’endroit où l’on peut rester si ça nous plaît et si l’on accepte le deal. Elle a l’air de penser que la cabane est un peu petite pour trois personnes, mais lorsque l’on découvre la maison, spacieuse, meublée, avec même une machine à laver et un micro-ondes, sans compter un lit double surmonté d’un lit simple, on tombe immédiatement sous le charme. On prend ! Elle nous laisse occuper les lieux et nous donne rendez-vous le lendemain après-midi pour assister à la traite des vaches. Ce sera notre travail, en échange de ce logement gratuit, principalement le week-end. Traite à 6h30 le matin et à 17h le soir.


Notre maison!!

















Moment d’intense bonheur. Après avoir vraiment galéré avec la voiture et presque perdu espoir, nous nous retrouvons soudain avec une voiture qui marche, une maison pour nous tous seuls et un pack de 30 bières pour arroser tout ça ! Notre première nuit dans un vrai lit avec de vrais drap fut délicieuse…


Vendredi 6 mai

La maison est magnifique. Je l’ai déjà dit mais je tiens à le souligner de nouveau. Situé en plein cœur de quatre immenses parcelles de pâturages vertes comme on en fait plus, à la croisée des chemins, nous avons pour voisin un hangar où sont stockées des meules de foin. La maison est en fait une cabane améliorée, avec une cuisine toute équipée, une salle de bain, et un salon-chambre qui doit bien faire 20m2. Un canapé, deux fauteuils, deux armoires, la télé, DVD et cassettes. Le frigo est dehors et l’unique porte d’entrée se ferme toute seule et si t’as pas pris les clés tu restes enfermé dehors. Ca va sûrement nous arriver un jour.
Nous nous rendons à Margaret River, pour faire des provisions et visiter la ville, qui se visite en une demi-heure. Une petite ville étendue sur toute sa longueur, une seule rue marchande principale, bref un peu décevant. On s’attendait à une ville beaucoup plus grande et plus animée.

Retour à la ferme pour 17H. Nous rencontrons Rodney, le mari de Nicole, ainsi que ses enfants Dominique, Justin et Lucas. Nicole est suisse mais vis depuis très longtemps en Australie. Ils ont aussi deux chiens et environ 500 vaches, dont 165 vaches laitières. Les veaux sont trop mignons. Ils te tètent la main mais ils ne peuvent pas te faire mal car ils n’ont pas de dents supérieures. Nicole et Rodney nous montre comment traire les vaches, puis c’est notre tour. C’est un peu le chaos car nous sommes cinq dans le hangar et l’endroit n’est pas très grand, mais on fini par s’en sortir avec brio. Je n’expliquerai pas en détail comment fonctionne leur système mais pour résumer il faut placer la trayeuse électrique sur chaque pis de la vache (quatre), puis la retirer lorsque tout le lait est passé dans les tuyaux, filtres, et a été stocké dans un réservoir réfrigérant, et enfin asperger de produit antiseptique les pis de la vache afin qu’elle n’attrape pas de maladie. 165 vaches sont traitées chaque matin et chaque soir en l’espace d’une heure et demie environ, sachant que chaque vache prend environ cinq minutes. Puis dernière étape, le nettoyage. La cerise sur le gâteau c’est le lait, tout frais, que l’on peut acheter directement pour 50 centimes le litre.


Ca cherche dur du boulot...



Meuh!


Déguisés en fermiers


Le caleçon qui tue


Regroupage de vaches


Elles sont pas très rapides quand même...


Week-end du 7-8-9 mai

Le week-end passe assez rapidement, traite le matin, lever à 5h30. Tom et moi nous y collons, tandis que Cédric nous accompagne l’après-midi. Tom semble beaucoup aimer ce travail et se lever tôt ne le dérange pas. Il est habitué. Il a vécu toute sa vie dans deux fermes en Angleterre, l’une avec des moutons et l’autre avec quelques vaches. Il me confie même que cela ressemble vraiment beaucoup à l’Angleterre. Le temps n’est pas trop mal, excepté dimanche soir, lorsque la tempête se déchaine. Nous explorons la ferme, la forêt alentour, qui est en fait une énorme forêt départementale, et nous tombons nez à nez avec un cimetière de vaches. Carcasses de vaches pas encore décomposées et os en tous genres. Lorsque nous prenons la voiture le soir nous croisons des kangourous et des émeus. Et il y a même un animal qui court dans le plafond, on a toujours pas réussi à déterminer quel genre de bestiole… En tout cas il court vite et est très bruyant.






Mais qu'est-ce que Shrek fout ici!?!


La maison de nuit




Sans commentaires... C'est Tom qui l'a écrit


Mardi 10 mai

Première journée de repos (qui sera suivie par tant d’autres…). Nous profitons du soleil pour nous rendre à la plage la plus proche (à environ 50km) : Yallingup, la Mecque des surfeurs. Et en arrivant sur le site nous comprenons pourquoi. Les vagues sont d’une puissance incroyable nous pouvons apercevoir une vingtaine de silhouettes au loin perdues dans la mer, qui s’avèrent être des surfeurs émérites. Nous y passons l’après-midi et cela fait du bien de se dorer au soleil. Au retour nous nous faisons arrêter par la police mais heureusement c’est juste un contrôle d’alcool. Nous avions tous bu sauf Cédric qui conduisait. J




Yallingup, la Mecque des surfeurs




















Premier steak de kangourou, absolument délicieux.

Notre premier steak de kangourou, un délice...




Petit-déj à l'anglaise



Mercredi 11 mai

Cédric se rend à un travail d’intérim pour lequel il a été dépêché. Il doit être à 6h45 sur le site, à quinze minutes de la maison. Il s’agit de planter des arbres. Je l’aurai bien fait mais ils veulent des garçons. Nous le déposons puis allons faire le plein d’essence, 80 dollars… Aïe aïe aïe… Puis c’est mon tour, à 15h, d’aller travailler. Nicole nous a donné le numéro d’une de ses voisines qui a également une ferme et qui a besoin de quelqu’un pour traire les vaches trois à quatre fois par semaine.

Cette ferme est à environ 20-25 minutes en voiture, en passant par les chemins et en tentant d’éviter les kangourous qui traversent à notre approche. Samantha et Dave, ses propriétaires, traient quant à eux 270 vaches en l’espace de trois heures. Le rythme est aussi rapide, mais le système est un peu différent, et je me sens bien plus à l’aise avec eux. Ils sont vraiment adorables tous les deux. Sam est une vraie pipelette et elle ressemble beaucoup à ma tante Christine. Dave me fait mourir de rire lorsqu’il commence à crier « Allez les vaches !! » avec un accent australien. Première journée de travail et je sens que cela va me plaire.

Retour au bercail vers 18h30. Cédric ne se sent pas bien. Mal aux yeux, mal au ventre, il n’a pas du tout aimé sa journée. Au lieu de planter des arbres il a transporté des pierres et s’est cassé le dos pendant 8 heures. On espère que ca va aller mieux mais il ne dort pas de la nuit.

Cédric en convalescence


Vendredi 13 mai

Après deux jours de convalescence Cédric se lève enfin. Il n’est toujours pas très bien mais il commence à regarder sa prochaine étape. Nous nous trouvons en fait dans une situation pas très facile et c’est un dilemme. Nous avons trouvé un logement gratuit et dès que nous trouverons du boulot pour la semaine nous n’aurons plus que le transport et la bouffe à payer. Mais Cédric a envie de voyager et n’a pas vraiment besoin de travailler puisqu’il a un revenu de France. Malheureusement ce n’est pas le cas pour Tom et moi qui sommes complètement fauchés. Notre souci majeur va être le transport si Cédric part. Il nous faudra un moyen de locomotion pour nous rendre au travail.

Troisième journée de travail et dernière du week-end pour moi. Sam nous paie cash tous les vendredis. Ca a été l’euphorie. 180 dollars en billets pour 9 heures de travail réparties sur trois jours. Ma première paie… Bon en fait la deuxième puisque nous avons été payé pour le job dans le dépôt de bouteilles, vous vous rappelez ? 180 dollars chacun aussi, pour trois jours mais un peu plus d’heures. J’ai eu le bonheur de toucher mon premier billet vert (100 dollars).

Ma première paie


Et mon premier billet vert!!



Samedi 14 mai

C’est Tom qui s’y colle, encore, traite des vaches le matin. J’ai bien tenté d’y aller avec lui mais il n’a rien voulu savoir. Bon, je me suis recouchée. La vie est très tranquille ici et visiblement je le supporte bien mieux que Tom, et pire, que Cédric qui lui vient de la ville. Je pense que je suis habituée à toujours trouver quelque chose pour m’occuper vu que tout le monde le sait bien, il n’y a pas grand-chose à faire à Vallères. Ce blog me prend beaucoup de temps et d’énergie J, j’espère donc que vous continuerez à le lire. Voilà c’est à peu près tout pour aujourd’hui. Une pensée spéciale à ma cousine Ariane, qui va avoir trente ans dans une semaine (le 21 mai) et qui vient de m’annoncer que je vais avoir un grand-cousin ou une grande-cousine. J J